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Pendant près de 5 ans, Adrien a été dans l'équipe des contrôleurs d'Anco, pour des projets de construction allant de la maison individuelle à la tour de 20 étages. Passionné de nouvelles technologies et initiateur de ce blog, il est maintenant responsable de la communication d'Anco en télétravail.

Tout savoir sur la réglementation et le contrôle des climatisations en France

Temps de lecture: 6 minutes
Réalisation d'un contrôle sur une climatisation

Les systèmes de climatisation sont des éléments essentiels pour garantir le confort des occupants d’un bâtiment. Afin de garantir leur parfait état de fonctionnement, les autorités ont rendu le contrôle des climatisations obligatoire tous les cinq ans.

Outre le fait de garantir la sécurité des personnes, cette inspection permet de contrôler la conformité des installations avec la norme RT 2020 en matière de consommation d’énergie et de confort d’été.

Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur le contrôle des climatisations en France afin de garantir votre conformité avec la législation en vigueur.

Quelle est la réglementation qui encadre le contrôle de la climatisation ?

La réglementation qui encadre le contrôle et l’entretien des systèmes de climatisation a fait l’objet de nombreux changements au cours de ces dernières années.

Découvrez l’évolution de la réglementation en matière d’inspection des climatisations et la législation actuellement en vigueur.

La directive 2010/31/EU du parlement européen du 19 mai 2010

La directive européenne 2010/31/EU, relative à la performance énergétique des bâtiments, est la première réglementation à définir des obligations concernant le contrôle et l’entretien des climatisations.

L’article 15, relatif à l’inspection des systèmes de climatisation, stipulait ceci :

Les États membres prennent les mesures nécessaires pour mettre en œuvre une inspection périodique des parties accessibles des systèmes de climatisation d’une puissance nominale utile supérieure à 12 kW.

Cette directive a été révisée par la directive 2018/844/EU du parlement européen du 30 mai 2018.

L’article 15 a notamment été modifié afin d’étendre les obligations en matière d’inspection et d’entretien des systèmes de climatisation :

“Les États membres prennent les mesures nécessaires en vue d’instaurer des inspections régulières des parties accessibles des systèmes de climatisation ou des systèmes de climatisation et de ventilation combinés ayant une puissance nominale utile supérieure à 70 kW.”

La nouvelle réglementation climatisation en France

La France a transposé l’article 15 de la directive 2018/844/EU via la publication du décret n°2020-912 du 28 juillet 2020 par le ministère de la Transition Écologique.

Ce décret, relatif à l’inspection et à l’entretien des chaudières, des systèmes de chauffage et des systèmes de climatisation, a entraîné une mise à jour des textes réglementaires.

Les équipements concernés par la nouvelle réglementation climatisation sont :

  • Les systèmes thermodynamiques,
  • Les systèmes de ventilation combinés à un chauffage par effet joule (pompes à chaleur, centrales de traitement de l’air, etc.).

Systèmes thermodynamiques avec une puissance comprise entre 4 kW et 70 kW

Il existe une obligation d’entretien tous les deux ans pour tous les systèmes thermodynamiques avec une puissance nominale comprise entre 4 et 70 kW. Les équipements qui sont uniquement destinés à la production d’eau chaude pour un seul logement sont exemptés de l’obligation d’entretien.

L’entretien doit être réalisé par un professionnel qualifié. Celui-ci vérifie le bon fonctionnement du système et peut réaliser son nettoyage et son réglage en cas de besoin.

Le professionnel doit remettre une attestation d’entretien détaillée qui comprend :

  • Le résultat de l’évaluation énergétique,
  • Le résultat de l’évaluation environnementale,
  • Des conseils relatifs au bon usage du système de climatisation,
  • Des améliorations possibles de l’ensemble du système,
  • L’intérêt éventuel de remplacer l’installation existante.

L’obligation d’entretien permet de garantir que le système respecte les normes en vigueur en matière de performances énergétiques et environnementales.

Systèmes thermodynamiques avec une puissance supérieure à 70 kW

Il existe une obligation d’inspection pour les systèmes thermodynamiques dont la puissance nominale est supérieure à 70 kW. Cette obligation concerne également les systèmes de ventilation combinés à un chauffage.

Le propriétaire ou le syndicat de copropriété de l’immeuble doit réaliser l’inspection au moins une fois tous les cinq ans.

L’article R224-45-2 du code de l’environnement indique cependant que la fréquence d’inspection est de 10 ans pour certains sites. C’est notamment le cas des sites dont l’activité est couverte par un système de management de l’énergie certifié conforme à la norme NF EN ISO 50001.

Les sites dont l’activité concerne principalement l’entreposage frigorifique sont exemptés de l’obligation d’inspection. L’activité doit également être couverte par un système de management de l’énergie conforme NF EN ISO 50001.

Tout savoir de la réglementation sur la climatisation

Le déroulement d’un contrôle de climatisation

Des contrôles de climatisation réguliers permettent de prévenir tout dysfonctionnement futur.

Le déroulement du contrôle des climatisations s’articule autour de quatre étapes.

1. La vérification du Livret Chauffage Ventilation Climatisation (CVC)

Ce livret CVC réunit la description de l’ensemble des systèmes thermodynamiques, ainsi que ceux de ventilation lorsque celle-ci est combinée aux systèmes de chauffage par effet joule.

Sont vérifiés dans le livret :

  • Les références du bâtiment,
  • La documentation de l’installation,
  • La justification des puissances utilisées,
  • Les fiches d’intervention sur les équipements,
  • Le registre d’entretien des systèmes d’évacuation.

2. L’évaluation du rendement de chaque système de chauffage et de ventilation

Une inspection de chaque équipement générant de l’air chaud et de l’air froid est ensuite réalisée dans chaque bâtiment, avec possibilité d’échantillonnage.

3. La vérification du dimensionnement des équipements de production de fraîcheur

Les équipements de production d’air froid sont ensuite vérifiés conformément aux exigences en matière de refroidissement des bâtiments.

L’inspection porte plus précisément sur les dimensions physiques des équipements et sur le calcul de la puissance de climatisation.

4. La délivrance des recommandations de bon usage

Pour terminer, des recommandations sur le bon usage des équipements, les éventuelles pistes d’amélioration ainsi qu’une liste des solutions de remplacement envisageables sont fournies par le contrôleur.

Qui peut réaliser le contrôle des climatisations ?

Le professionnel chargé de l’inspection du système de climatisation ne peut pas avoir de lien avec :

  • Le propriétaire du système de ventilation contrôlé,
  • L’installateur du système de ventilation,
  • L’entreprise qui réalise l’entretien et la maintenance du système de ventilation.

Celui-ci doit également détenir les qualifications professionnelles requises qui sont définies en annexe 2 de l’arrêté du 15 décembre 2016.

En outre, les contrôleurs des climatisations doivent posséder une certification qui est délivrée par un organisme certificateur. Celle-ci est obtenue à la suite d’un examen théorique et d’un examen pratique et dispose d’une validité de cinq ans.

Il est possible de consulter la liste des contrôleurs certifiés pour l’inspection des systèmes de climatisation sur le site de chaque organisme certificateur.

L’impact de la nouvelle réglementation thermique sur la climatisation

La RE 2020 est la nouvelle réglementation énergétique et environnementale qui encadre le secteur de la construction neuve en France. Celle-ci succède à l’ancienne norme RT 2012 et implique plusieurs changements en matière de climatisation.

La modification de l’exigence de confort d’été : nouvel indicateur

La notion de confort d’été dans les bâtiments était évaluée selon l’indicateur Tic (température intérieure conventionnelle) au sein de la RT 2012. De nombreux retours d’expérience indiquent cependant que les bâtiments construits selon la RT 2012 surchauffent rapidement en été.

La RE 2020 a donc introduit un nouvel indicateur qui prend en compte les effets du changement climatique sur les bâtiments. Ceux-ci sont l’augmentation constante des températures et les vagues de chaleur plus fréquentes, plus longues et plus intenses.

Le nouvel indicateur qui permet d’évaluer l’inconfort est le degrés-heures d’inconfort (DH).

Afin de calculer les DH d’un bâtiment, il est nécessaire de cumuler chaque degré inconfortable de chaque heure de la journée et de la nuit au cours de la période estivale. La RE 2020 considère comme inconfortables les degrés qui dépassent une température de confort de 26 °C la nuit et de 28 °C la journée.

Contrôle de climatisation

Est-il possible de climatiser une maison tout en respectant la norme RE 2020 ?

La RE 2020 a mis en place deux seuils d’inconfort pour les maisons individuelles :

  • Le seuil haut : 1 250 DH,
  • Le seuil bas : 350 DH.

Les maisons individuelles avec des DH inférieurs à 350 sont considérées comme conformes avec la RE 2020. Le confort en été est assuré, sans qu’un système de climatisation ne soit nécessaire.

Les maisons avec des DH supérieurs à 1 250 DH ne respectent pas l’exigence réglementaire, ce qui entraîne un refus du projet de construction. Il est alors nécessaire de revoir le projet dans son ensemble afin de respecter les seuils en vigueur.

Les maisons avec des DH compris entre les deux seuils sont également considérées comme conformes, bien qu’un risque d’inconfort existe. L’installation d’un système de climatisation est alors possible sous certaines conditions, à savoir :

  • La réalisation d’une étude thermique préalable,
  • Le respect des plafonds réglementaires de la RE 2020 en matière de consommation d’énergie,
  • L’installation d’un système de climatisation écologique ou géothermique.

Il est donc possible de climatiser une maison tout en respectant la norme RE 2020. Cela implique cependant de compenser l’augmentation de la consommation énergétique liée à la climatisation.

Plusieurs solutions permettent de compenser la consommation d’énergie d’une climatisation, comme par exemple :

  • L’utilisation de matériaux écologiques qui offrent une excellente isolation thermique,
  • L’installation de protections solaires afin de maintenir une température intérieure agréable,
  • La conception bioclimatique de la maison,
  • L’installation d’équipements performants et à haut rendement pour le chauffage, la production d’eau chaude sanitaire, l’éclairage et les auxiliaires.

Questions fréquentes sur le contrôle climatisation

Qui sont les professionnels autorisés à réaliser le contrôle des climatisations ?

Les personnes sollicitées pour réaliser le contrôle des climatisations doivent posséder une attestation de compétence délivrée par un organisme accrédité NF. Elles peuvent également être rattachées à une société accréditée à cet effet.
Il est important de noter que l’inspection des installations de climatisation ne peut être menée par le propriétaire de l’installation, ni pas l’installateur.

Quelle est la réglementation qui encadre les contrôles de climatisation ?

Le contrôle de la climatisation est réglementé par le décret numéro 2020-912 du 28 juillet 2020 publié par le ministère de la Transition Écologique. Celui-ci porte sur l’inspection et l’entretien des chaudières, des systèmes de chauffage et des systèmes de climatisation.

L’obligation d’avoir un défibrillateur en ERP : tout savoir sur la législation en vigueur

Temps de lecture: 6 minutes
Ce qu'il faut savoir sur l'obligation d'avoir un défibrillateur en ERP

Tous les ERP (établissements recevant du public) se doivent de respecter des normes strictes afin d’assurer la sécurité des occupants.

Afin de lutter contre la mort subite par arrêt cardiaque, la majeure partie des ERP sont soumis à l’obligation de s’équiper en Défibrillateur Automatisé Externe (DAE). Cet appareil médical permet de stimuler le cœur de la victime en administrant un choc électrique. Le DEA indique également à l’utilisateur les gestes de premiers secours à réaliser.

Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur l’obligation d’avoir un défibrillateur en ERP afin de garantir votre conformité avec la législation en vigueur.

Obligation d’avoir un défibrillateur en ERP : contexte et enjeux

Découvrez ce qu’est un DAE ainsi que les raisons qui ont encouragé les autorités à voter l’obligation d’avoir un défibrillateur en ERP.

Qu’est-ce qu’un DAE ?

Un DAE, ou défibrillateur automatisé externe, est un équipement médical portable qui est utilisé pour réanimer une personne victime d’un arrêt cardiaque.

 Il existe deux types de DAE qui peuvent être installés dans les ERP :

  • Les défibrillateurs semi-automatiques : ce type de DAE détermine s’il est nécessaire de choquer la victime, mais l’utilisateur doit appuyer sur un bouton pour délivrer le choc,
  • Les défibrillateurs automatiques : ce type de DAE détermine également s’il est nécessaire de choquer la victime, mais celui-ci administre le choc automatiquement, sans intervention de l’utilisateur.

Un défibrillateur automatisé externe, semi ou entièrement automatique, est conçu pour être utilisé par toute personne. Le décret n°2007-705 du 4 mai 2007 relatif à l’utilisation des DAE par des personnes non-médecins stipule que :

Toute personne, même non-médecin, est habilitée à utiliser un DAE, quel que soit son âge.

N’importe quel citoyen est ainsi capable de porter secours à une personne en détresse.

Une assistance vocale indique à l’utilisateur les démarches à réaliser, du massage cardiaque au placement des électrodes. Le DAE est capable de diagnostiquer la nécessité de choquer ou non la victime.

Les enjeux de l’obligation d’avoir un DAE dans un ERP

En France, plus de 40 000 personnes meurent subitement chaque année par arrêt cardiaque. De nombreuses victimes auraient pu être sauvées si elles avaient bénéficié d’une assistance médicale adéquate en attendant l’arrivée des équipes de secours sur place.

Le massage cardiaque et l’administration d’un choc électrique sont des gestes essentiels qui augmentent significativement les chances de survie des personnes victimes d’un arrêt cardiaque. Chaque minute passée sans intervention diminue d’environ 10 % les chances de survie.

La plupart des citoyens ne disposent cependant pas des connaissances médicales suffisantes pour administrer les gestes de premiers secours adéquats. Le ministère chargé de la santé a ainsi mis en place plusieurs initiatives qui visent à encourager l’implantation de DAE sur l’ensemble du territoire.

L’objectif est de faciliter l’accès à ces équipements afin que les victimes puissent recevoir les gestes de premiers secours au bon moment, même sans la présence d’un professionnel de la santé.

Obligation d’avoir un défibrillateur en ERP : que dit la loi ?

La législation qui encadre l’obligation d’avoir un défibrillateur en ERP a commencé à prendre forme en 2007.

Le décret n°2018-1186 du 19 décembre 2018, relatif aux défibrillateurs automatisés externes, est le texte réglementaire qui encadre actuellement l’obligation d’avoir un défibrillateur en ERP. Plusieurs articles du code de la construction et de l’habitation (CCH) encadrent également celle-ci.

Découvrez ci-dessous les principales dispositions de ce décret afin de garantir la conformité de votre ERP avec la législation en vigueur.

Les ERP soumis à l’obligation de détenir un défibrillateur automatisé externe

Les ERP soumis à obligation d’avoir un DAE sont :

  • Depuis le 1er janvier 2020 : les ERP des catégories 1, 2 et 3,
  • Depuis le 1er janvier 2021 : les ERP de la catégorie 4,
  • Depuis le 1er janvier 2022 : certains ERP de la catégorie 5.

Les ERP de la catégorie 5 qui sont concernés sont :

  • Les structures d’accueil pour les personnes âgées et pour les personnes handicapées,
  • Les établissements de soins,
  • Les gares,
  • Les hôtels-restaurants d’altitude et les refuges de montagne,
  • Les établissements sportifs clos et couverts et les salles polyvalentes sportives.

Le propriétaire de l’ERP est la personne légalement responsable de l’installation d’un DAE et du respect des dispositions du décret n°2018-1186.

La mutualisation d’un défibrillateur entre plusieurs ERP

La mutualisation est le fait de partager l’obligation d’avoir un défibrillateur entre plusieurs établissements recevant du public situés sur le même site.

L’article R. 123-59 du CCH stipule ceci :

Lorsque plusieurs établissements recevant du public sont situés soit sur un même site géographique soit sont placés sous une direction commune au sens de l’article R. 123-21 du même code, le défibrillateur automatisé externe peut être mis en commun.”

Le DAE mutualisé doit néanmoins être accessible à tout moment dans un délai compatible avec l’urgence cardiaque, c’est-à-dire en moins de cinq minutes.

L’obligation d’installer le DAE dans un endroit visible et facile d’accès

Le défibrillateur doit être installé dans un endroit visible et facile d’accès afin de permettre une prise en charge rapide et efficace de l’urgence médicale.

L’article R. 123-58 du CCH stipule ceci :

“Le défibrillateur automatisé externe est installé dans un emplacement visible du public et en permanence facile d’accès. Un arrêté conjoint du ministre chargé de la santé et du ministre chargé des collectivités territoriales en prévoit la signalétique, notamment les dispositions graphiques d’information et de localisation, les conditions d’accès permanent et les modalités d’installation de nature à en assurer la protection.”

Certaines autres préconisations relatives à l’installation sont également indiquées afin de réduire au maximum le délai de prise en charge et de faciliter l’accès au DAE :

  • Le DAE doit idéalement être installé en extérieur afin que celui-ci soit accessible en permanence, même pendant les heures de fermeture de l’ERP,
  • Le DAE doit être installé dans un boîtier de protection adapté afin de le protéger contre les agressions externes (intempéries, dégradation, vol, etc.),
  • Le DAE doit idéalement être installé sur un bâtiment qui est connu de tous et facilement identifiable.
Défibrillateur et obligation pour les ERP

Quelles sont les obligations liées à la possession d’un défibrillateur dans un ERP ?

Le propriétaire d’un ERP qui est soumis à l’obligation de disposer d’un DAE est considéré comme l’exploitant du dispositif selon l’article R. 5211-5 du code de la santé publique. En tant qu’exploitant du DAE, celui-ci doit respecter trois obligations.

1. L’obligation de maintenance

L’exploitant d’un DAE en ERP doit assurer une maintenance régulière de l’appareil et de ses accessoires (batterie et électrodes) afin de s’assurer que celui-ci soit opérationnel à tout moment.

La maintenance du DAE peut être réalisée par le fabricant (ou sous sa responsabilité), par un fournisseur de tierce maintenance ou encore par l’exploitant lui-même. Si l’exploitant réalise lui-même la maintenance, il a l’obligation de suivre les préconisations du fabricant qui sont indiquées dans la notice d’utilisation.

L’exploitant doit également veiller à ce que les composants du DAE soient régulièrement mis à jour conformément aux recommandations du fabricant.

2. L’obligation de signalétique

L’exploitant d’un DAE doit également mettre en place une signalétique qui permet à toute personne témoin d’un arrêt cardiaque d’accéder au DAE le plus proche en un minimum de temps.

L’arrêté du 29 octobre 2019, relatif aux défibrillateurs automatisés externes et à leurs modalités de signalisation dans les lieux publics et les ERP, fixe les normes à respecter en matière de signalétique.

L’exploitant doit :

  • Apposer une affiche de signalisation au format minimum de 15 x 10 cm à chaque entrée de l’établissement,
  • Indiquer la localisation et le chemin d’accès au DAE à l’aide d’un nombre suffisant d’affiches de signalisation au format minimum de 15 x 10 cm,
  • Apposer une étiquette au format minimum de 30 x 10 cm, sur le boîtier du DAE ou à proximité immédiate de celui-ci, qui mentionne diverses informations liées à la maintenance de l’appareil.

3. L’obligation de déclaration

Depuis le 1er janvier 2020, tous les exploitants de DAE doivent déclarer les données d’implantation et d’accessibilité de leurs DAE au sein de la base de données nationale.

L’exploitant dispose de trois moyens pour réaliser la déclaration :

  • Le remplissage et la déposition d’un fichier standardisé qui recense l’ensemble de ses DAE dans son espace personnel du portail de déclaration,
  • La déclaration unitaire de ses DAE à l’aide de l’outil de géolocalisation disponible sur son espace personnel du portail de déclaration,
  • La transmission de ses données via une interface technique entre son système d’information et la base nationale en prenant contact avec les équipes qui gèrent la base de données par e-mail (contact@geodae.sante.gouv.fr).

Que risquent les ERP qui ne sont pas équipés de défibrillateur ?

Un ERP qui n’est pas équipé d’un défibrillateur s’expose à une plainte des ayants droit d’une victime d’arrêt cardiaque pour « violation manifestement délibérée des règles de prudence ». Cela engendre une procédure pénale à l’encontre du responsable d’établissement. La sanction encourue peut s’élever à 75 000 € d’amende et 5 ans d’emprisonnement.

Les défibrillateurs sont des dispositifs médicaux qui contribuent à augmenter significativement les chances de survie. Ils doivent donc être placés à un endroit facilement accessible en cas d’urgence. Le responsable d’un ERP est tenu d’assurer l’entretien de l’appareil qui doit être opérationnel à tout moment.

Questions fréquentes sur les défibrillateurs en ERP

Où installer le DAE ?

Le DAE doit être installé dans un emplacement visible du public et facile d’accès en permanence. Cela dans le but de réduire au maximum le délai de prise en charge de l’arrêt cardiaque d’une victime.

Les DAE peuvent-ils être mutualisés entre deux ERP ?

Oui, les DAE peuvent être mutualisés entre plusieurs ERP qui sont situés sur un même site géographique ou qui sont placés sous une direction commune. Le DAE mutualisé doit cependant être accessible en moins de cinq minutes depuis tous les ERP concernés.

Tout savoir sur l’Ad’AP : agenda d’accessibilité programmé

Temps de lecture: 4 minutes
Les ERP et la procédure d'ADAP

La loi du 11 février 2005 prévoyait un délai de 10 ans pour la mise en accessibilité des établissements recevant du public (ERP). Cependant, au 1er janvier 2015, seule une partie des ERP avait répondu aux obligations de mise en accessibilité.

Face à ce retard, le gouvernement a créé l’Ad’AP. Ce dispositif permettait aux propriétaires d’ERP d’étaler sur une période donnée la réalisation de travaux au-delà du 1er janvier 2015 en toute légalité. Ces travaux concernaient la mise en accessibilité des locaux aux personnes en situation de handicap.

Qu’est-ce que l’Ad’AP ?

L’Ad’Ap est un Agenda d’Accessibilité Programmée. Ce dispositif permettait aux ERP d’avoir un planning détaillé pour réaliser les travaux de mise en conformité avec la norme d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite.

Notez qu’il n’est plus possible de déposer d’Ad’AP depuis le 31 mars 2019.

Rédiger un Ad’AP supposait de :

  • Connaître précisément l’étendue des travaux nécessaires, ce qui était accessible et ce qui ne l’était pas encore, grâce à un diagnostic accessibilité,
  • Connaître le coût des travaux à réaliser,
  • Prévoir une enveloppe budgétaire, même si celle-ci était étalée sur plusieurs années,
  • Organiser le calendrier des travaux, sachant que ceux-ci devaient commencer dès la première année.

Quels étaient les ERP concernés par l’Ad’AP ?

Le dépôt d’un ADAP était obligatoire pour tous les ERP situés dans un cadre bâti existant (ou d’une IOP existante) qui ne disposaient pas d’une attestation d’accessibilité au 1er janvier 2015

Le propriétaire de plusieurs ERP pouvait déposer :

  • Un Ad’AP par ERP,
  • Un Ad’AP regroupant tous ses ERP,
  • Un ou plusieurs Ad’AP thématique(s),
  • Un ou plusieurs Ad’AP par secteur géographique.

Les sanctions liées à l’ADAP

Les Ad’AP devaient obligatoirement être déposés avant le 31 mars 2019. Le non dépôt non justifié d’un Ad’AP pour un seul établissement avant les délais prévus à l’article L. 111-7-6 est sanctionné par une amende de :

  • 1 500 € pour les ERP de catégorie 5,
  • 5 000 € pour les ERP de catégorie 1, 2, 3 ou 4.

Une fois un Ad’AP déposé, l’engagement des travaux doit être respecté. L’absence de tout commencement d’exécution de l’ADAP, le retard dans les travaux et le non-respect des engagements de l’Ad’AP est sanctionné.

Les préfets imposent :

  • En cas d’absence de commencement de mise en œuvre d’un Ad’AP : l’annulation et le signalement du propriétaire de l’ERP au procureur de la république pour une éventuelle action en justice,
  • En cas de retard dans les travaux : la constitution d’une provision comptable correspondant au montant des travaux non réalisés dans les délais prévus,
  • En cas de non-respect des engagements prévus dans le délai prévu : une mise en demeure de terminer les travaux dans un nouveau délai imposé inférieur à 12 mois. Des amendes comprises entre 5 et 20 % du montant des travaux restant à réaliser peuvent être imposées par la commission d’accessibilité.

Et maintenant que l’Ad’AP a pris fin, que se passe-t-il ?

L’Ad’AP se poursuit avec la mise en œuvre des travaux à travers l’instruction des autorisations de travaux et le suivi des agendas de plus de trois ans.

Les propriétaires d’ERP qui n’ont pas adhéré à l’Ad’AP ne sont pas déchargés de leurs obligations de rendre accessible leurs locaux aux personnes en situation de handicap.

Ils doivent déposer des demandes d’autorisation de travaux ou de permis de construire de mise en conformité totale. Ceci afin de répondre à leurs obligations de mise en accessibilité, sous peine de sanctions administratives et pénales.

N’hésitez pas à consulter notre article dédié à la mise aux normes des ERP.

Bon à savoir :

Depuis le 30 septembre 2017, il est également obligatoire pour tous les ERP de constituer un registre public d’accessibilité. Ce document regroupe l’ensemble des dispositions prises par un ERP concernant l’accessibilité aux personnes en situation de handicap.

ERP rendu accessible grâce à l'ADAP

Questions fréquentes sur l’Ad’AP

Quel délai supplémentaire permettait l’Ad’AP ?

Un propriétaire ou gestionnaire d’ERP pouvait obtenir entre trois et six ans, voire neuf ans de délai pour effectuer les travaux d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite, selon :
– Le nombre d’établissements,
– Les capacités de financement,
– Les dispositions particulières prévues par l’administration.

Où fallait-il déposer l’Ad’AP finalisé ?

L’Ad’Ap devait être déposé au Préfet de Département, en deux exemplaires par pli recommandé.
Dans certains cas, il fallait également le transmettre à la mairie concernée et à la commission communale d’accessibilité.

Combien coûtait un Ad’AP ?

Le coût d’un Ad’AP était variable puisque celui-ci dépendait du bâtiment et plus précisément de plusieurs paramètres comme :
– La surface de l’ERP,
– Le type d’ERP,
– La vétusté,
– Le niveau d’accessibilité actuel,
– Etc.

Qui pouvait rédiger un Ad’AP ?

Il n’y avait pas d’exigences spécifiques concernant le professionnel qui devait rédiger l’Ad’AP. Cependant, c’était généralement un architecte qui réalisait l’Ad’Ap et/ou effectuait le suivi des travaux de mise en accessibilité.

Tout savoir sur la thermographie infrarouge : définition et domaines d’application

Temps de lecture: 10 minutes

Utilisation de la thermographie infrarouge

Grâce à un procédé précis et sans contact, la thermographie infrarouge permet de repérer d’infimes variations de température. Cette technologie a de nombreuses applications, allant du médical à la sécurité civile, en passant par l’industrie.

Appliquée au bâtiment, celle-ci sert à l’amélioration énergétique et est ainsi un moyen efficace pour cibler les actions correctrices à réaliser, en plus de permettre un meilleur contrôle des dépenses énergétiques.

La thermographie infrarouge est une aide précieuse à la maintenance électrique. En effet, cette technologie permet de détecter les échauffements anormaux qui sont à l’origine de coupures électriques, voire de départs de feux.

Efficaces, faciles d’utilisation et offrant des résultats immédiats, les caméras infrarouges sont des outils précieux au service des bâtiments et du contrôle électrique. Décryptage.

Qu’est-ce que la thermographie infrarouge ?

La thermographie infrarouge est une technique qui permet de réaliser des mesures thermiques très précises. La thermographie infrarouge découle d’une technologie qui n’est autre que l’imagerie sans contact.

Concrètement, la thermographie infrarouge permet d’obtenir des images numériques thermiques (ou thermogrammes) au moyen d’une caméra thermique infrarouge.

Zoom sur le fonctionnement d’une caméra de thermographie infrarouge

Matériel indispensable à la prise de mesures thermiques, la caméra de thermographie infrarouge vise à localiser des ondes électromagnétiques. Celles-ci sont associées à des sources de chaleur.

Sur le plan scientifique, la technologie ici décrite repose sur le principe suivant : à température normale, tout corps diffuse une certaine quantité de rayonnement électromagnétique.

De fait, les images prises par un thermographe infrarouge permettent de déterminer quel est le rayonnement électromagnétique spécifique des différents corps chauffés issus de la construction. En d’autres termes, une caméra thermique infrarouge est en mesure d’établir la quantité d’énergie thermique transmise par les corps en question.

Lecture et interprétation d’une image thermique

Une fois restituée, l’image thermique se compose de points et ou de tâches dont la couleur dépend de la température mesurée.

En effet, une image thermique se lit toujours selon un dégradé de couleurs. Les couleurs vives correspondent à des endroits chauds, tandis que les couleurs sombres se rapportent à des zones froides.

L’une des caractéristiques d’un thermographe infrarouge consiste à identifier la présence de points froids sur l’endroit ciblé, lesquels correspondent probablement à des ponts de rupture thermique.

Pourquoi avoir recours à la thermographie infrarouge ?

De nos jours, l’imagerie thermique est employée dans de nombreux domaines tels que ceux de la surveillance et la sécurité, l’aéronautique et l’industrie, le médical, ou encore l’électronique et la recherche.

C’est principalement pour la réalisation de bilans thermiques de bâtiments que les thermographes infrarouge sont employés, en sachant que tous les bâtiments sont concernés (habitation individuelle, école, mairie, etc.).

Un autre grand secteur d’application de la thermographie infrarouge est la maintenance électrique.

Zoom sur la thermographie infrarouge appliquée au bâtiment

Atout majeur en vue de la réalisation de diagnostics approfondis, la thermographie infrarouge est fréquemment utilisée par les ingénieurs de l’énergétique des bâtiments. La thermographie opérée dans un bâtiment permet d’analyser avec précision l’ensemble des désordres pouvant impacter le bilan thermique de celui-ci.

En effet, à l’occasion d’un bilan thermique par caméra infrarouge, le professionnel réalise des mesures de surface ciblées, sur des parois de tous types (murs, toitures, plafonds, véranda, etc.).

Une fois l’analyse des images effectuée, l’expert peut identifier les éléments qui causent les déperditions énergétiques. Dès lors, il propose des solutions afin de résoudre les problèmes de perte de chaleur qui affectent le bâtiment.

Selon l’importance des fuites d’énergie subies par l’enveloppe ou la structure du bâtiment, les actions préconisées peuvent être prédictives ou, au contraire, curatives.

Dans le secteur du bâtiment, le principe de la thermographie infrarouge est utilisé dans trois cas majeurs : la construction de logements neufs, la rénovation de bâtiments et l’acquisition de biens.

La thermographie infrarouge appliquée au bâtiment

Thermographie infrarouge et construction neuve

La thermographie infrarouge est un outil particulièrement intéressant lors de la construction des bâtiments neufs. En effet, cette dernière permet d’identifier les éventuels défauts d’isolation avant la livraison du bien au client, et donc de respecter le cahier des charges.

Dans le secteur du BTP, il est recommandé de procéder à une analyse thermique du ou des logements avant la fin du chantier. Ainsi, les corrections nécessaires peuvent être effectuées dans les temps par l’entreprise de construction.

À noter qu’une dernière vérification par thermographie infrarouge est également courante en fin de chantier. Celle-ci vise à confirmer que les rectifications apportées sont réellement efficaces.

La thermographie infrarouge dans le cas d’une rénovation de bâtiment

L’utilisation d’images numériques thermiques a beaucoup d’intérêt lorsqu’il s’agit de procéder à la rénovation d’un bâtiment. Effectivement, un diagnostic réalisé à l’aide d’une caméra thermique permet de définir le type de travaux de rénovation énergétique à réaliser avec plus d’exactitude.

Dans le cadre du Plan de relance de l’État qui encourage la rénovation des « passoires énergétiques », l’usage d’une caméra thermique prend tout son sens. Sans un tel outil, il serait difficile de déterminer la nature des travaux à mettre en œuvre. Or, grâce à un thermographe infrarouge, le maître d’ouvrage sait précisément quelles améliorations doivent être apportées au bâtiment.

Par conséquent, en plus d’apporter un gain thermique par le biais de travaux de rénovation adaptés, la thermographie infrarouge constitue un gain de temps et d’argent certain pour le propriétaire du bâtiment.

Quel est l’intérêt de la thermographie infrarouge dans le cas de l’achat d’un bien existant ?

Avant de faire l’acquisition d’un bien existant, il peut être pertinent de procéder à un diagnostic thermique. Les raisons d’un tel diagnostic sont nombreuses : être informé des performances thermiques de la construction, cibler les travaux à réaliser, etc.

Ce choix est d’autant plus justifié lorsque le potentiel acheteur possède un budget limité pour réaliser les travaux de rénovation.

Il est d’ailleurs possible pour l’acquéreur de faire un diagnostic par thermographie infrarouge avant de signer le compromis de vente, à condition d’obtenir l’aval du vendeur.

Quelle que soit la situation, la thermographie infrarouge est un outil précieux pour identifier les désordres qui nuisent aux performances thermiques d’une construction.

Par dessus tout, cette technique apporte des solutions concrètes, rapides et efficaces pour améliorer l’étiquette énergétique du bâtiment.

Des applications multiples de la thermographie infrarouge dans le bâtiment

Dans le domaine du bâtiment, un bilan thermique par caméra infrarouge a pour objectif d’établir des actions de remédiation en adéquation avec les problèmes de déperdition rencontrés.

Dans le seul secteur du bâtiment, plusieurs domaines d’application sont touchés par la thermographie infrarouge. Voici certains d’entre eux.

Le contrôle des travaux d’isolation

La thermographie infrarouge est utilisée afin de contrôler l’efficacité des travaux d’isolation réalisés sur les maisons neuves ou anciennes. L’objectif de cette démarche est d’atteindre un certain niveau de confort ainsi que de répondre aux exigences de la norme RT 2020.

Par conséquent, cette technique de mesure sert à produire des éléments et relevés visant à valider ou à invalider la conformité des travaux effectués avec les normes en vigueur.

L’inspection de l’état d’une isolation thermique

Que ce soit dans le neuf comme dans l’ancien, la thermographie infrarouge d’un bâtiment permet de repérer l’absence de matériaux isolants, le vieillissement de ces derniers, voire leur dégradation.

La détection des problèmes d’infiltration d’eau

Procéder à un bilan thermique par caméra infrarouge permet également de détecter les problèmes relatifs aux infiltrations d’eau. Par exemple, sur un toit terrasse, les dalles peuvent présenter des défauts d’étanchéité.

Il en résulte des fuites voire la présence d’humidité dans l’isolation thermique de la toiture. Dans ce cas de figure, la détection des sources d’infiltrations et d’humidité est indispensable en raison de l’inconfort et des maladies que celles-ci peuvent engendrer.

La localisation de défauts de fonctionnement dans un plancher chauffant

L’outil thermographique offre l’opportunité de déceler les défauts de fonctionnement des systèmes de chauffage par le sol, et d’y remédier. Les raisons des pannes ou des anomalies peuvent être nombreuses.

La thermographie peut être utilisée sur tous les types de planchers chauffants (planchers composés de panneaux de résistances, planchers dissimulant des tuyaux d’acheminement de l’eau via une chaudière ou pompe à chaleur, etc.).

Le repérage des altérations dans un bâtiment

En plus de mettre en évidence des ponts thermiques au niveau de la structure du bâti (sur un mur ou une dalle en béton par exemple), la thermographie infrarouge est utile lors des maintenances électriques.

En effet, un bilan thermique par caméra infrarouge permet de détecter les points chauds dans les installations électriques, lesquels peuvent être le résultat de défaillances sur des connexions, câbles ou contacteurs.

Quels sont les avantages d’un diagnostic thermographique sur bâtiment ?

Les avantages d’une analyse thermographique effectuée sur un bâtiment sont nombreux :

  • Le bilan thermographique aide à cibler les problèmes affectant le bâti et, une fois les mesures correctives menées, améliore l’efficacité du chauffage en évitant les fuites d’énergie superflues,
  • Ce diagnostic est simple, rapide et globalement peu coûteux, notamment au vu des économies qui sont généralement réalisées après la production des relevés par caméra infrarouge,
  • Les interventions sur le bâtiment suite à un diagnostic par thermographie infrarouge sont généralement moins onéreuses car plus précises,
  • Lorsque d’éventuels dégâts liés à des infiltrations d’air ou d’eau ne sont pas encore survenus dans le bâtiment, l’analyse thermographique permet d’agir de manière anticipée, sans intervention d’envergure.

Thermographie infrarouge et maintenance électrique

La thermographie infrarouge est une technologie de plus en plus utilisée dans la réalisation de maintenances préventives ou correctives d’équipements électriques.

En effet, la majorité des défauts pouvant être détectés dans les installations électriques s’accompagnent de variations thermiques importantes. Or, les caméras infrarouges sont spécialement conçues pour déceler ces variations de chaleur.

Contrôle électrique et thermographie infrarouge

En quoi consiste la thermographie infrarouge appliquée aux installations électriques ?

La thermographie infrarouge appliquée aux équipements électriques consiste à évaluer l’état de fonctionnement des différents composants d’une installation. Parmi ces composants, des éléments tels que les transformateurs, les armoires électriques et autres machines sont souvent passés au crible.

Le contrôle par thermographie infrarouge s’intéresse dans un premier temps aux points dits « chauds ». Lorsqu’une anomalie est détectée, la valeur des échauffements est prise en considération afin d’établir des degrés d’urgence. Pour ce faire, une comparaison de valeur est réalisée entre les matériaux de mêmes caractéristiques.

Quel est l’objectif du contrôle électrique par thermographie infrarouge ?

L’objectif majeur d’un contrôle des installations électriques par thermographie infrarouge est de prévenir tout risque d’incendie d’origine électrique. En effet, de tels incidents sont souvent provoqués par des défaillances de la connectique, lesquelles sont très difficiles à déceler.

À travers un contrôle des installations électriques par thermographie infrarouge deux autres objectifs sont remplis. Le premier est de garantir la sécurité des personnes. Dans un second temps, il est question d’optimiser le fonctionnement des appareils productifs.

LE SAVIEZ-VOUS ? 

Lors du contrôle d’une installation électrique par thermographie infrarouge, la détection d’une température supérieure à 90 °C est généralement le signe d’un dysfonctionnement critique.

Quels sont les défauts détectables à l’aide d’une caméra infrarouge ?

Un combustible (isolant de câble, enveloppe plastique d’un appareil électrique, etc.) exposé à une source de chaleur en présence d’oxygène peut provoquer un départ de feu. En effet, un simple défaut de serrage ou une surcharge électrique peut générer une quantité suffisante de chaleur indésirable.

La thermographie infrarouge permet justement de localiser les éléments sur lesquels il faut rapidement intervenir.

Parmi les anomalies les plus récurrentes détectées à l’aide de la thermographie infrarouge, nous pouvons citer :

  • Usure des câbles, des fils et des gaines électriques,
  • Oxydation générée par des produits chimiques,
  • Mauvais montage, serrage ou sertissage,
  • Détérioration des matières isolantes,
  • Altération des contacts et connexions,
  • Surcharge électrique.

Quels sont les avantages de la thermographie infrarouge pour le contrôle des équipements électriques ?

Les avantages de la thermographie infrarouge appliquée à la maintenance électrique sont nombreux. Par exemple, celle-ci permet d’intervenir rapidement et de manière ciblée, en plus de maximiser la disponibilité des installations électriques (étant donné que tout arrêt de production est évité).

La thermographie infrarouge est également l’une des rares techniques de contrôle à permettre l’identification des sources de chaleur quel que soit l’élément concerné. Cette technologie permet, en effet, de contrôler n’importe quel système électrique, disjoncteur, relais, etc.

Enfin, la thermographie infrarouge dans le domaine électrique peut s’exercer sur tous les types de structures, que celles-ci soient petites ou grandes. Ainsi, elle peut être utilisée sur les réseaux électriques aériens HTA et HTB (les lignes de haute et de très haute tension). Pour ce faire, une caméra infrarouge peut être embarquée sur un véhicule aérien de type drone. Ce procédé a d’ailleurs un nom : la thermographie infrarouge aérienne.

Thermographie infrarouge, installations électriques et contexte réglementaire

Le Code du Travail et les Arrêtés du 22 et du 26 décembre 2011 imposent un contrôle visuel ainsi qu’une vérification manuelle des dispositifs de protection, installations et raccordements électriques.

En outre, un référentiel APSAD D19 définit un cahier des charges spécifique pour la réalisation des contrôles d’installations électriques par thermographie infrarouge. Ledit référentiel a été réalisé par le Centre National de Prévention et de Protection (CNPP).

À ce titre, les qualifications de l’opérateur intervenant au sein de l’entreprise afin d’y réaliser des contrôles doivent être attestées par un certificat d’aptitude remis par le CNPP.

Périodicité du contrôle par thermographie infrarouge

Conformément aux dispositions du document technique APSAD D19, il incombe à l’entreprise de vérifier la périodicité du contrôle par thermographie infrarouge sur son contrat d’assurance. À défaut, la périodicité est annuelle.

Établissement du certificat Q19

Un certificat baptisé Q19 peut être demandé par l’assureur afin de garantir la limitation des risques d’incendie au sein de l’entreprise de son client. Ce dernier est délivré par un professionnel qualifié APSAD, suite au contrôle de l’installation électrique par thermographie infrarouge.

En conclusion, la thermographie infrarouge appliquée à la maintenance électrique est réellement essentielle afin de prévenir les risques d’incendie liés à une défaillance des installations émettrices de courant.

En outre, le recours à la TIR est peu onéreux par rapport aux conséquences financières et matérielles d’une panne ou d’un incendie survenant dans les locaux d’une entreprise.

Certains établissements ont d’ailleurs fait le choix de former leur personnel à la thermographie infrarouge et de se prémunir des moyens techniques nécessaires. Ainsi, ces derniers procèdent eux-mêmes aux vérifications de leurs installations électriques.

Le thermogramme, résultat de la thermographie infrarouge

Questions fréquentes sur la thermographie infrarouge

Quel est l’intérêt de faire un bilan thermique par caméra infrarouge ?

Faire réaliser un bilan thermique par caméra infrarouge pour votre bâtiment est important afin de mieux connaître celui-ci. Par exemple, les propriétaires qui souhaitent alléger leurs factures d’énergie ont tout intérêt à parfaitement connaître leur logement, ainsi que les défauts que ce dernier présente sur le plan thermique.
L’analyse thermographique est sans conteste la méthode la plus simple et la plus rapide pour identifier les zones du bâtiment par lesquelles la chaleur s’échappe. À noter qu’il existe un autre intérêt de procéder à une analyse de bâti par thermographie infrarouge : anticiper, déceler et révéler les désordres thermiques qui sont invisibles à l’œil nu.

Quelle est la finalité d’une analyse thermique ?

L’analyse effectuée a pour finalité d’orienter le propriétaire des lieux vers des solutions adéquates qui rendront le bâtiment moins déperditif, et donc plus confortable sur le plan énergétique.
L’objectif final est donc la revalorisation de l’étiquette énergétique du bâtiment, laquelle passera inévitablement par des travaux d’optimisation thermique.

Quels sont les problèmes les plus récurrents que permet d’identifier la thermographie infrarouge ?

En règle générale, la thermographie infrarouge permet de détecter différents types de pathologies affectant le bâtiment : humidité importante, isolation défaillante, installations défectueuses, ponts thermiques, défauts d’étanchéité de l’air.

Quelles sont les méthodes utilisées pour réaliser le diagnostic thermographique d’un bâtiment ?

La méthode au sol et la méthode aérienne permettent de réaliser un diagnostic thermographique d’un bâtiment.
La méthode au sol s’intéresse principalement à l’enveloppe thermique du bâtiment, c’est-à-dire aux façades extérieures de ce dernier ainsi qu’aux sources de chaleur émanant de l’intérieur de la structure (planchers chauffants, radiateurs, etc.).
La méthode aérienne est exercée à l’aide d’une caméra embarquée sur un avion, hélicoptère ou drone. Cette méthode s’attarde sur les irrégularités thermiques présentes dans les toitures des habitations. Celle-ci est souvent sollicitée par les municipalités désireuses de planifier des économies d’énergie à l’échelle d’un territoire. En effet, les relevés thermographiques aériens permettent d’établir des « cartes thermiques ».

La réglementation thermique en France : tout savoir sur la norme RT 2012

Temps de lecture: 8 minutes
Tout savoir sur la norme RT 2012

La réglementation thermique 2012 (RT 2012) est entrée en vigueur à partir du 1er janvier 2013. Cette réglementation vise à réduire la consommation d’énergie primaire dans les bâtiments neufs à un maximum de 50 kWhEP/(m².an).

Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur la norme RT 2012, de ses enjeux aux nombreuses exigences de résultats et de moyens à respecter afin de garantir la conformité de votre construction.

Notez que la RT 2012 a été remplacée il y a quelques années par la RT 2020.

La norme RT 2012 : définition, enjeux et évolution

En France, toutes les constructions neuves doivent respecter un niveau de performance énergétique bien précis.

La réglementation thermique 2012, également appelée norme RT 2012, fixe les exigences de résultats et de moyens à respecter afin d’atteindre le niveau de performance énergétique exigé.

Les enjeux de la norme RT 2012

Le secteur du bâtiment est le plus gros consommateur d’énergie en France avec une consommation d’environ 42 % de l’énergie finale totale. Celui-ci est également responsable d’environ 24 % des émissions de gaz à effet de serre.

Afin de réduire la consommation énergétique des logements français, la Grenelle de l’environnement a mis en place certaines mesures, dont la norme RT 2012.

La RT 2012 a pour objectif principal de limiter la consommation d’énergie primaire des bâtiments neufs à un maximum de 50 kWhEP/(m².an) en moyenne

Celle-ci incite également :

  • Une évolution industrielle et technologique manifeste dans les filières des équipements et du bâti,
  • Un très bon niveau de qualité énergétique des bâtiments, quel que soit le système énergétique choisi,
  • Un équilibre technique et économique entre les énergies utilisées pour la production d’eau chaude sanitaire et le chauffage,
  • Une prise en compte systématique de l’architecture bioclimatique par les concepteurs.

L’évolution des réglementations thermiques en France

La première réglementation thermique française a été mise en place en 1974 par Pierre Mesmer. Celle-ci concernait uniquement les bâtiments neufs d’habitation et avait pour objectif une réduction de 25 % des consommations énergétiques.

Pour y parvenir, la réglementation imposait aux propriétaires d’installer au moins une couche d’isolation thermique et un système de régulation automatique des chauffages.

Deux nouvelles réglementations thermiques ont ensuite été adoptées en 1982 et en 1988. La première fixe un nouvel objectif de réduction de 20 % de la consommation d’énergie, tandis que la seconde élargit le champ d’application de la norme aux bâtiments non résidentiels.

La RT 2000 a apporté un véritable changement par rapport aux réglementations thermiques précédentes qui comportaient uniquement des exigences de moyens. Celle-ci est, en effet, la première à imposer un objectif de résultat : une performance minimale à atteindre.

Depuis la RT 2000, ces performances minimales à atteindre sont révisées régulièrement par les RT afin d’optimiser continuellement la performance énergétique. La RT 2012 se révèle particulièrement ambitieuse : la consommation d’énergie doit être divisée par 3 entre la norme RT 2005 et la RT 2012.

En moyenne :
RT 2005 : 150 kWh/m².an
RT 2012 : 50 kWh/m².an

Quels sont les bâtiments concernés par la norme RT 2012 ?

Les bâtiments concernés par la norme RT 2012 sont :

  • Les bâtiments à usage d’habitation construits en zone ANRU dont le permis de construire a été déposé depuis le 28 octobre 2011,
  • Certains bâtiments neufs du secteur tertiaire (les écoles primaires et secondaires, les établissements d’accueil de la petite enfance et les bureaux) dont le permis de construire a été déposé depuis le 28 octobre 2011,
  • Tous les bâtiments neufs dont le permis de construire a été déposé depuis le 1er janvier 2013.

La norme RT 2012 est également applicable pour les bâtiments existants, mais uniquement lors de travaux de rénovation importants. Dans ce cas, il est obligatoire de réaliser une étude thermique et de réaliser les travaux de mise en conformité nécessaires.

Pour les travaux de rénovation de petite et de moyenne envergure, il faut respecter les exigences fixées dans le décret n°2007-363 du 19 mars 2007. Celui-ci détermine les performances à atteindre dans l’existant.

Qu'est-ce que la RT 2012

Quelles sont les exigences de la norme RT 2012 ?

La réglementation thermique 2012 fixe des exigences de résultats, mais également un nombre important d’exigences de moyens.

Les exigences de résultats de la RT 2012

Tout bâtiment concerné par la norme RT 2012 doit respecter trois exigences de résultats afin d’être en conformité avec celle-ci.

Le besoin bioclimatique (Bbiomax)

Cette exigence d’efficacité énergétique est définie par le coefficient Bbiomax. Le besoin bioclimatique est une notion qui a pour but de remettre le bon sens au cœur de la conception d’un bâtiment.

Une conception bioclimatique consiste à intégrer intelligemment le bâtiment dans son environnement et à utiliser des matériaux durables afin de réduire ses besoins énergétiques (éclairage, chauffage, climatisation, etc.).

Parmi les éléments pris en compte pour garantir une conception bioclimatique d’un bâtiment, nous pouvons citer :

  • Son orientation par rapport au soleil,
  • Son exposition au vent,
  • Sa forme,
  • La présence d’arbres qui peuvent créer de l’ombre,
  • L’inclinaison du terrain,
  • Etc.

L’objectif est de produire des bâtiments avec des besoins énergétiques réduits, indépendamment de la performance des équipements.

La consommation d’énergie primaire (Cepmax)

L’exigence de consommation maximale d’énergie primaire est définie par le coefficient Cepmax. Le seuil est fixé à 50 kWhEP/m²/an, mais celui-ci peut être modulé selon :

  • La localisation géographique,
  • L’altitude,
  • Le type d’usage du bâtiment,
  • La surface moyenne des logements,
  • Les émissions de gaz à effet de serre pour le bois énergie et les réseaux de chaleur les moins émetteurs de CO2.

En pratique, ce sont les consommations pour l’éclairage, le chauffage, le refroidissement, la production d’eau chaude et les auxiliaires (ventilateurs et pompes) qui sont prises en compte pour le calcul.

L’objectif est d’encourager les constructeurs à avoir recours à des équipements performants et à haut rendement afin de réduire la consommation énergétique.

Le confort d’été dans les bâtiments non climatisés (Ticréf)

L’exigence de confort d’été est définie par le coefficient Ticréf. La RT 2012 définit les catégories de bâtiments (CE1 ou CE2) dans lesquels il est possible de profiter d’un bon niveau de confort en été, sans devoir utiliser de système de refroidissement.

La réglementation impose que la température la plus chaude atteinte dans les locaux au cours de cinq jours consécutifs de forte chaleur en été ne peut excéder un certain seuil.

L’objectif est de garantir un meilleur confort des occupants pendant les épisodes de forte chaleur et de limiter l’usage d’équipements de refroidissement.

Les exigences de moyens de la RT 2012

La norme RT 2012 comprend un nombre important d’exigences de moyens à respecter afin de garantir la conformité du bâtiment.

Traitement global des ponts thermiques

La norme RT 2012 impose que le ratio de transmission thermique moyen des ponts thermiques du bâtiment soit inférieur ou égal à 0,28 W/(m² SRT.K). Ce seuil s’élève à 0,6 W/(m².K) pour les ponts thermiques entre les murs et les planchers intermédiaires.

Bonne étanchéité à l’air du bâti

Cette exigence permet de limiter les pertes de chaleur causées par un manque d’étanchéité à l’air du bâtiment. Celle-ci concerne uniquement les bâtiments d’habitation.

Le seuil fixé par la RT 2012 est de 0,6 m³/(h.m²) pour les maisons individuelles et de 1 m³/(h.m²) pour les immeubles d’habitation collectifs.

Un test d’étanchéité, appelé test d’infiltrométrie, est réalisé à la fin des travaux à l’aide d’une porte soufflante afin de vérifier la conformité du bâtiment avec la norme RT 2012.

Obligation de recourir aux énergies renouvelables

Cette exigence de moyens s’applique uniquement aux maisons individuelles. Celle-ci impose au maître d’ouvrage d’opter pour au moins l’une des solutions suivantes :

  • La production d’eau chaude sanitaire via des panneaux solaires d’une surface d’au moins 2 m²,
  • Le raccordement à un réseau de chaleur qui est alimenté à plus de 50 % par une énergie renouvelable,
  • La justification que la contribution des énergies renouvelables au Cep du bâtiment est égale ou supérieure à 5 kWhep/m².an,
  • La production d’eau chaude sanitaire et/ou de chauffage via une chaudière à micro-cogénération.

La mesure des consommations d’énergie

La RT 2012 impose la mise en place d’un système qui permet aux occupants de mesurer ou d’estimer leur consommation d’énergie.

Ce système doit permettre d’obtenir un compte-rendu mensuel pour les postes suivants :

  • Le refroidissement,
  • Le chauffage,
  • Les prises électriques,
  • La production d’eau chaude sanitaire.

La surface minimale de fenêtres et de baies vitrées

Afin de limiter l’utilisation de la lumière artificielle en privilégiant l’éclairage naturel, la norme RT 2012 impose une surface minimale de fenêtres et de baies vitrées dans le bâtiment. Celle-ci doit être égale ou supérieure à 1/6 de la surface habitable.

Les protections solaires dans les chambres

Les fenêtres des chambres doivent être équipées de protections solaires, telles que des volets ou des stores. L’objectif est ici d’optimiser le confort d’été en maintenant une température intérieure agréable, même en cas de fortes chaleurs.

Les attestations de prise en compte de la RT 2012

Les attestations de prise en compte de la norme RT 2012

Le maître d’ouvrage doit obligatoirement procéder à l’établissement de deux attestations de prise en compte de la RT 2012. Une première attestation lors de la demande de permis de construire et une seconde à l’achèvement des travaux.

Ces attestations doivent être réalisées par l’un des professionnels qualifiés suivants :

  • Un bureau de contrôle,
  • Un architecte,
  • Un diagnostiqueur immobilier (uniquement pour les maisons),
  • Un organisme de certification.

L’attestation à la demande de permis de construire

Grâce à ce document, le maître d’ouvrage atteste de la prise en compte de la RT 2012 lors de la conception du projet.

Cette attestation est obligatoire pour que la demande de permis de construire soit validée par le service urbanisme de la mairie.

Le professionnel chargé de l’étude et de la rédaction de l’attestation vérifie que le projet de construction respecte l’exigence de besoin bioclimatique. Il tient également compte de l’obligation de recourir aux énergies renouvelables et du respect de la surface vitrée minimale.

L’attestation à l’achèvement des travaux

Cette attestation doit être réalisée lors de l’achèvement des travaux. Le maître d’ouvrage doit la transmettre à la mairie en même temps que la déclaration attestant l’achèvement et la conformité des travaux (DAACT).

Ce document permet d’attester de la prise en compte de l’ensemble des exigences de résultats et de moyens de la norme RT 2012.

Les sanctions en cas de non-respect de la norme RT 2012

Selon l’article L.152-4 du Code de la construction et de l’habitation, le non-respect de la norme RT 2012 peut être puni d’une amende de 45 000 €. En cas de récidive, une peine d’emprisonnement de six mois peut également être prononcée.

Ces sanctions concernent les utilisateurs du sol, les bénéficiaires des travaux, les architectes, les constructeurs ou toute autre personne responsable de l’exécution des travaux.

Une mise en conformité du bâtiment est généralement exigée. Si les travaux de mise en conformité ne sont pas réalisés à l’expiration du délai fixé par le jugement, la démolition de l’ouvrage peut être ordonnée.

Le remplacement de la RT 2012 par la RT 2020

Depuis début 2022, la norme RT 2012 a été remplacée par la nouvelle réglementation environnementale RE 2020. Beaucoup plus ambitieuse, celle-ci implique la mise en application de nombreux changements afin de garantir sa conformité.

Parmi les principales évolutions entre la RT 2012 et la RT 2020, nous pouvons citer :

  • La limite de consommation d’énergie primaire passe de 50 kWh/m²/an à 0 kWh/m²/an,
  • L’ajout de deux éléments pour le calcul de la consommation d’énergie (les appareils électriques et électroménagers et l’impact carbone des matériaux de construction),
  • La concentration sur la réduction de l’impact carbone des constructions neuves.

Questions fréquentes sur la RT 2012

Qu’est-ce que la réglementation thermique 2012 ?

La réglementation thermique 2012, ou RT 2012, est une norme mise en application pour réduire la consommation énergétique des bâtiments.

Quelles sont les exigences de la RT 2012 ?

La RT 2012 comporte des exigences de résultats (besoins bioclimatiques du bâti, consommation d’énergie primaire et confort en été) et des exigences de moyens (affichage des consommations d’énergie, surface vitrée, etc.).

Le guide sur la réglementation acoustique des bâtiments en France

Temps de lecture: 7 minutesVérification du respect de la réglementation acoustique d'un bâtiment

Toute construction doit être en conformité avec la réglementation acoustique afin de limiter la propagation du bruit dans les bâtiments.

Un excès de bruit à l’intérieur d’un bâtiment dû à une mauvaise isolation et aux facteurs extérieurs peut engendrer des effets néfastes sur le bien-être et la santé des occupants.

Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur la réglementation acoustique des bâtiments en France.

La réglementation acoustique des bâtiments : définition, enjeux et évolution

La réglementation acoustique comprend diverses normes et exigences réglementaires dans le domaine de l’acoustique des bâtiments.

Ces normes acoustiques ont pour objectif de garantir des performances d’isolement acoustique minimales afin que les bruits extérieurs et intérieurs ne perturbent pas le bien-être des occupants du bâtiment.

L’importance de la réglementation acoustique dans les bâtiments

La réglementation acoustique revêt une importance capitale en matière de confort et de bien-être pour les occupants d’un bâtiment. Le confort acoustique est, en effet, l’un des éléments les plus importants de la qualité de vie dans un logement.

En définissant des exigences acoustiques précises pour limiter les nuisances de diverses sources de bruit, la réglementation acoustique protège les personnes.

Un excès de bruit régulier peut entraîner des effets particulièrement néfastes sur la santé physique et mentale des personnes, tels que :

  • Des troubles du sommeil,
  • Des troubles de l’attention,
  • Une perte d’acuité auditive,
  • Une augmentation de la fatigue,
  • Du stress,
  • Des pathologies cardiovasculaires,
  • Etc.

L’évolution de la réglementation acoustique en France

La première Réglementation Acoustique (RA) des bâtiments d’habitation neufs a été fixée par l’arrêté du 14 octobre 1969. Cet arrêté est relatif à l’isolation acoustique des bâtiments d’habitation.

Ces exigences ont été renforcées par l’arrêté du 28 octobre 1994, relatif aux caractéristiques acoustiques des bâtiments d’habitation.

La réglementation acoustique actuellement en vigueur est la Nouvelle Réglementation Acoustique (NRA). Celle-ci est définie par l’arrêté du 30 juin 1999. La NRA a modifié la RA de 1994 sur la forme, et si le niveau des exigences n’a pas été affecté, celui-ci a été mis en conformité avec les normes européennes.

Les types de mesures acoustiques visées par la nouvelle réglementation acoustique

La réglementation acoustique se concentre sur cinq principales mesures acoustiques qui doivent faire l’objet d’une attention particulière du maître d’ouvrage.

1. Les bruits aériens extérieurs (DnT,A,tr)

Cette mesure acoustique concerne les bruits aériens extérieurs. Un bruit est qualifié d’aérien lorsqu’un son est transmis depuis une source sonore en faisant vibrer l’air.

Parmi les principales sources de bruits aériens extérieurs au bâtiment, nous pouvons citer :

  • Les infrastructures routières et ferroviaires,
  • Le trafic aérien,
  • Les voix dans la rue,
  • Etc.

Afin de répondre aux exigences acoustiques liées aux bruits aériens extérieurs, il est important que la façade du bâtiment possède des éléments avec de bonnes performances acoustiques.

2. Les bruits aériens intérieurs (DnT,A)

Cette mesure acoustique concerne les bruits aériens qui proviennent des autres locaux du bâtiment. Il peut s’agir de conversations, d’une télévision, de musique et de toute autre source de bruit qui provient des locaux voisins situés dans le bâtiment.

Il est important de prévoir des parois qui assurent une bonne isolation acoustique entre les différents locaux du bâtiment. Certains matériaux et techniques de construction pour les parois séparatives permettent de limiter fortement la propagation du bruit.

3. L’acoustique des circulations communes (A)

Cette mesure acoustique permet de limiter la réverbération du bruit dans les circulations communes du bâtiment.

Il est nécessaire de prévoir une aire d’absorption du bruit équivalente dans l’ensemble des circulations communes intérieures au bâtiment qui donnent sur des logements.

4. Les bruits de chocs (L’nT,w)

Les bruits de chocs entre locaux sont également une source importante d’inconfort acoustique. Il s’agit principalement des bruits de pas ou la chute d’un objet sur le plancher. Les bruits de chocs peuvent également se transmettre au travers des parois, bien que l’inconfort soit moindre.

Parmi les nombreuses solutions qui permettent de réduire les bruits de chocs au sein d’un bâtiment, nous pouvons citer :

  • Choisir un revêtement de sol qui absorbe efficacement les chocs,
  • Utiliser des matériaux d’isolation acoustique entre les étages du bâtiment,
  • Prévoir une disposition intelligente des pièces (zones bruyantes, chambres à coucher, etc.),
  • Prendre en compte la proximité des pièces principales avec des locaux à risque (escaliers, circulations communes, dépendances, etc.),
  • Etc.

5. Les bruits des équipements (LnAT)

Les équipements d’un bâtiment sont divers et variés et peuvent entraîner une gêne acoustique ponctuelle ou continue.

Il peut s’agir :

  • Des équipements individuels de chauffage ou de climatisation,
  • Des équipements individuels de production d’eau chaude sanitaire,
  • Des installations de ventilation mécanique,
  • Des équipements individuels d’un autre logement,
  • Des équipements collectifs (chaufferie, vide-ordures, ascenseur, VMC, etc.).

L’objectif est de limiter le bruit des équipements lors de leur fonctionnement par isolement ou par absorption.

La nouvelle réglementation acoustique

Les valeurs minimales à respecter pour chaque mesure acoustique

La réglementation acoustique comprend des exigences acoustiques qui varient selon la destination du bâti. Il existe également certaines différences réglementaires entre les bâtiments neufs et les bâtiments existants.

Les normes acoustiques dans les bâtiments d’habitation neufs

Selon l’arrêté du 30 juin 1999, les dispositions de la NRA sont applicables pour les bâtiments d’habitation neufs, à savoir :

“Tout bâtiment d’habitation ayant fait l’objet d’une demande de permis de construire ou d’une déclaration de travaux relative aux surélévations de bâtiments d’habitation anciens et aux additions à de tels bâtiments, déposée à compter du 1er janvier 2000.”

Les valeurs minimales à respecter pour les différentes mesures acoustiques sont :

  • Bruits aériens extérieurs : DnT,A, tr ≥ 30 dB (peut être porté à 35, 40 ou 45 dB si l’immeuble se trouve à proximité de routes ou de voies ferrées à forte fréquentation),
  • Bruits de chocs : L’nT,w ≤ 58 dB,
  • Acoustique des circulations communes : l’aire d’absorption équivalente dans les circulations communes doit être supérieure ou égale à 1/4 de la surface au sol.

Découvrez dans les deux tableaux ci-dessous les valeurs minimales à respecter pour les bruits aériens intérieurs et les bruits des équipements :

Bruits aériens intérieurs (DnT,A) Local de réception du bruit
Pièce principale Pièce de service (salle d’eau, cuisine, buanderie, etc.)
Local d’émission du bruit Pièce d’un autre logement 53 dB 50 dB
Circulation commune intérieure 53 dB 50 dB
Circulation commune intérieure qui est uniquement séparée du local de réception par une porte palière ou une porte palière et une porte de distribution 40 dB 37 dB
Garage individuel ou collectif 55 dB 52 dB
Local d’activité 58 dB 55 dB
Bruits des équipements (LnAT)

Local de réception du bruit

Pièce principale Cuisine
Appareil individuel de chauffage ou de climatisation 35 dB (A) 50 dB (A)
Installation de ventilation mécanique 30 dB (A) 35 db (A)
Équipement individuel dans un autre logement 30 dB (A) 35 db (A)
Équipement collectif du bâtiment 30 dB (A) 35 dB (A)

La réglementation acoustique dans les ERP à usage autres que d’habitation

Trois arrêtés du 25 avril 2003 relatifs à la limitation du bruit fixent des exigences acoustiques spécifiques pour :

La réglementation acoustique dans les bâtiments existants

Pour effectuer des travaux d’amélioration acoustique en habitat existant, il convient de veiller à ne pas dégrader les performances acoustiques existantes.

Il est également important de maintenir des conditions d’aération satisfaisantes, notamment lors du changement de fenêtres ou de l’isolation des murs.

Zoom sur l’attestation de prise en compte de la réglementation acoustique

Le maître d’ouvrage d’un bâtiment d’habitation dont le permis de construire est postérieur au 1er janvier 2013 doit obligatoirement fournir une attestation de prise en compte de la réglementation acoustique.

Cette attestation de réglementation acoustique doit être transmise à l’autorité ayant délivré l’autorisation de construire à l’achèvement des travaux. Il est ainsi nécessaire de réaliser des mesures acoustiques in situ afin de vérifier le respect des exigences acoustiques.

L’arrêté du 27 novembre 2012 fixe le contenu de l’attestation de prise en compte de la réglementation acoustique, mais également les modalités de réalisation des mesures après travaux.

Qui peut réaliser les mesures acoustiques dans un bâtiment ?

Le maître d’ouvrage peut réaliser lui-même les mesures acoustiques, uniquement s’il dispose des compétences techniques requises en acoustique du bâtiment.

Dans le cas contraire, le maître d’ouvrage doit faire appel à un professionnel qui dispose des compétences techniques requises. Il peut s’agir, par exemple, d’un architecte, d’un contrôleur technique, d’un bureau d’études ou d’un ingénieur spécialisé en acoustique.

Comment sont réalisées les mesures acoustiques ?

Les professionnels qui sont amenés à réaliser les mesures acoustiques in situ peuvent utiliser le guide de mesures acoustiques de la DGALN d’août 2014. Celui-ci définit une méthodologie pour la réalisation des mesures acoustiques.

Cette méthodologie comprend plusieurs étapes essentielles :

  • Les démarches préparatoires : remise des documents nécessaires à la réalisation des mesures au professionnel (plan de situation, plans de tous les niveaux, couples, traitement absorbant réalisé dans les circulations communes, cahier des clauses techniques particulières, etc.),
  • L’examen sur plans : le professionnel analyse les plans et les documents fournis par le maître d’ouvrage afin de repérer les parties de l’ouvrage qui sont susceptibles de faire apparaître des manquements au niveau acoustique,
  • Le choix des logements : le professionnel choisit les logements où réaliser les mesures acoustiques en tenant compte des risques de manquement identifiés lors de l’examen sur plans,
  • La vérification in situ : le professionnel réalise les mesures acoustiques sur site (bruits aériens, bruits de chocs, bruits des équipements individuels et collectifs, correction des circulations communes).

Le professionnel rédige ensuite un rapport détaillé de mesures dans le cadre de l’attestation de prise en compte de la réglementation acoustique. Ce rapport mentionne les résultats détaillés pour les différentes mesures acoustiques réalisées ainsi qu’un tableau de synthèse des résultats.

Le confort acoustique est un élément déterminant de la qualité globale d’un bâtiment, quelle que soit sa destination. Les travailleurs et les résidents peuvent, en effet, profiter d’un environnement exempt de nuisances sonores et préserver leur bien-être. Il est ainsi vivement recommandé de faire appel à un professionnel compétent afin de respecter la réglementation acoustique.

Un bureau de contrôle technique, tel que Anco, peut vous accompagner dans tous vos projets de construction et de rénovation afin de garantir un confort acoustique optimal à vos ouvrages.