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Pendant près de 5 ans, Adrien a été dans l'équipe des contrôleurs d'Anco, pour des projets de construction allant de la maison individuelle à la tour de 20 étages. Passionné de nouvelles technologies et initiateur de ce blog, il est maintenant responsable de la communication d'Anco en télétravail.

Tout savoir sur la détection incendie faux plafond en ERP

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Tout savoir sur la détection incendie faux plafond en ERP

La sécurité incendie dans les établissements recevant du public (ERP) est encadrée par une réglementation à la fois stricte et difficile à appréhender. Parmi les normes à respecter, les exploitants des ERP ont l’obligation d’installer un système de détection incendie qui couvre toutes les zones accessibles au public.

Nombre d’entre eux ont cependant des doutes concernant les exigences d’installation de détecteurs incendie dans les faux plafonds, qu’ils soient suspendus ou tendus.

Dans cet article, découvrez les règles à respecter en matière de détection incendie pour les faux plafonds de votre ERP afin de garantir votre conformité réglementaire.

Qu’est-ce que la détection incendie faux plafond en ERP ?

La détection incendie fait référence à l’ensemble des appareils et équipements mis en place pour déceler et signaler tout début d’incendie au sein d’un bâtiment. L’installation de détection incendie doit également mettre en œuvre les éventuels équipements de sécurité qui lui sont asservis dans les meilleurs délais.

Dans les ERP, l’installation d’un système de détection incendie (SDI) est strictement réglementée, y compris pour les faux plafonds.

De quoi se compose un système de détection incendie ?

Afin de faciliter la procédure d’évacuation incendie, tout système de détection incendie d’un ERP doit obligatoirement contenir les éléments suivants :

  • Détecteurs automatiques d’incendie (DAI) : ces dispositifs détectent automatiquement les signes précoces d’un incendie (fumée, chaleur, flammes), émettent un signal sonore d’alerte et transmettent l’information au SDI,
  • Déclencheurs manuels (DM) : ces équipements permettent de transmettre manuellement une alerte au SDI afin que celui-ci déclenche l’alarme incendie et active les éventuels dispositifs de mise en sécurité associés,
  • Équipement de contrôle et de signalisation (ECS) : cet appareil centralise les informations transmises par les détecteurs automatiques et les déclencheurs manuels afin de localiser précisément la zone de départ de l’incendie au sein du bâtiment et de gérer efficacement les actions de mise en sécurité.

Conformément à l’article MS 58 de l’arrêté du 25 juin 1980, les matériels de détection automatique d’incendie doivent être :

  • Admis à la marque NF Matériel de détection d’incendie ou faire l’objet de toute autre certification de qualité en vigueur dans un État membre de la Communauté économique européenne,
  • Installés par une entreprise spécialisée ou dûment qualifiée,
  • Entretenus et testés régulièrement (contrat d’entretien) par un installateur qualifié.

Bon à savoir : l’installation de détection incendie est l’un des trois principaux éléments qui composent le système de sécurité incendie (SSI) d’un ERP. En effet, un SSI doit également prévoir un système de mise en sécurité incendie et un système d’alarme. (Art. MS 53 à MS 69 de l’arrêté du 25 juin 1980).

Est-il obligatoire de prévoir une détection incendie dans les faux plafonds d’un ERP ?

Un faux plafond est un plafond secondaire qui est fixé juste en dessous du plafond principal. Il s’agit d’une technique de construction qui est généralement utilisée pour :

  • Cacher les imperfections esthétiques du plafond d’origine,
  • Améliorer l’isolation thermique et acoustique,
  • Dissimuler des équipements techniques dans le plénum (espace libre entre le plafond et le faux plafond), tels que des tuyaux, des gaines électriques et des conduits.

La réglementation sur la prévention incendie dans les ERP ne prévoit aucune règle spécifique concernant la détection incendie dans les faux plafonds. En effet, celle-ci exige de placer les détecteurs de manière stratégique dans les circulations, les couloirs et les zones à risque (locaux de stockage, cuisines, etc.).

Le propriétaire ou le gestionnaire d’un ERP est cependant libre d’installer des détecteurs supplémentaires entre le plafond d’origine et le faux plafond pour augmenter la sécurité au sein de son établissement. C’est particulièrement intéressant lorsque la hauteur qui sépare le plafond d’origine du faux plafond est importante ou lorsque le faux plafond est étanche à la fumée.

Les normes incendie relatives aux faux plafonds des ERP

Les faux plafonds d’un ERP doivent respecter certaines exigences visant à limiter la propagation du feu et assurer la sécurité des occupants.

L’article CO 32 de l’arrêté du 23 mars 1965 stipule que :

  • Les éléments constitutifs des faux plafonds ainsi que les matériaux de revêtement utilisés en plafond doivent être non inflammables de manière permanente (classement au feu des matériaux) ou rendus tels du fait de leur mode d’application,
  • L’espace entre le plancher et le faux plafond doit être recoupé tous les 25 mètres au maximum par des matériaux incombustibles, sauf si celui-ci est protégé efficacement par un réseau d’extinction automatique,
  • L’espace ne peut contenir aucune matière moyennement ou facilement inflammable,
  • Tout espace supérieur à 0,20 mètre doit pouvoir être examiné dans toutes ses parties,
  • Si les faux plafonds sont en matériaux combustibles, toutes précautions doivent être prises pour éviter un échauffement anormal de ces matériaux.

Questions fréquentes sur la détection incendie faux plafond en ERP

Est-il obligatoire d’installer des détecteurs incendie dans les faux plafonds ?

Non, il n’est pas légalement obligatoire d’installer des détecteurs incendie dans les faux plafonds d’un ERP selon la réglementation en vigueur. Il est toutefois recommandé d’en prévoir si la hauteur entre le plafond d’origine et le faux plafond est importante ou si le faux plafond est étanche à la fumée.

Qu’est-ce qu’un système de détection incendie ?

Un système de détection incendie est un ensemble d’équipements visant à détecter et signaler le départ d’un incendie le plus rapidement possible. Toute installation de détection incendie comprend des détecteurs automatiques d’incendie, des déclencheurs manuels et un équipement de contrôle et de signalisation.

Où placer des détecteurs incendie au sein d’un ERP ?

Il est recommandé d’installer des détecteurs de fumée dans les circulations et les dégagements de l’établissement, avec un minimum d’un détecteur par étage. L’objectif est de couvrir efficacement toutes les zones qui sont accessibles au public. L’emplacement idéal est au plafond, au milieu de la pièce. Il est également important de respecter une bonne distance avec les pièces d’eau et les cuisines afin de prévenir les fausses alertes causées par les fumées et la vapeur.

Tout savoir sur la demande de dérogation sécurité incendie en ERP

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Demande de dérogation sécurité incendie

Tous les établissements recevant du public (ERP) doivent respecter des règles strictes de sécurité contre l’incendie et la panique. Ces normes ont été conçues dans le but de protéger les personnes, faciliter l’intervention des secours et prévenir les pertes matérielles.

La législation autorise toutefois les propriétaires et les exploitants à faire une demande de dérogation à la sécurité incendie en ERP. Il s’agit d’une démarche permettant d’obtenir une atténuation d’une ou plusieurs obligations sous certaines conditions.

Découvrez la réglementation qui encadre les dérogations de sécurité incendie en ERP ainsi que les démarches à effectuer pour introduire une demande.

Qu’est-ce qu’une demande de dérogation sécurité incendie en ERP ?

Une demande de dérogation à la sécurité incendie est un acte par lequel le propriétaire ou l’exploitant d’un ERP formalise une demande d’atténuation aux règles de sécurité incendie et de panique auprès des autorités compétentes.

Dérogation de sécurité incendie en ERP : principe et textes de loi

Une dérogation sécurité incendie est une autorisation spéciale qui permet au propriétaire ou à l’exploitant d’un ERP de déroger partiellement à une ou plusieurs normes du règlement de sécurité contre les risques d’incendie et de panique dans les ERP (Arrêté du 25 juin 1980).

L’article R143-13 du Code de la construction et de l’habitation stipule que :

Certains établissements peuvent, en raison de leur conception ou de leur disposition particulière, donner lieu à des prescriptions exceptionnelles soit en aggravation, soit en atténuation ; dans ce dernier cas, des mesures spéciales destinées à compenser les atténuations aux règles de sécurité auxquelles il aura été dérogé peuvent être imposées.

L’article GN4 de l’arrêté du 25 juin 1980 précise que les dispositions prises ne peuvent avoir pour effet de diminuer le niveau de sécurité des personnes assuré par le respect des mesures réglementaires de prévention.

Sur quoi peut porter une demande de dérogation sécurité incendie en ERP ?

Le propriétaire ou l’exploitant d’un ERP peut introduire une demande de dérogation pour n’importe quel point du règlement de sécurité incendie. La réglementation ne prévoit, en effet, aucune restriction particulière en la matière.

Par exemple, une demande de dérogation sécurité incendie d’un ERP peut porter sur les éléments suivants :

  • Dispositifs d’évacuation : nombre d’espaces d’attente sécurisés, largeur des dégagements intérieurs, emplacement des escaliers,
  • Moyens d’extinction : robinets d’incendie armés, déversoirs ponctuels, colonnes sèches, extincteurs portatifs et sur roues,
  • Système d’alerte : alarmes sonores, déclencheurs manuels,
  • Moyens pour faciliter l’action des sapeurs-pompiers : balcons, passerelles, échelles, tours d’incendie,
  • Classement au feu des matériaux : structures, planchers, mobiliers.

Comment introduire une demande de dérogation sécurité incendie en ERP ?

Bien qu’elle puisse être formulée seule, la demande de dérogation est généralement intégrée à un dossier global de demande de travaux (permis de construire ou autorisation de travaux).

Dans tous les cas, celle-ci doit être rédigée par écrit en indiquant de manière claire et précise les éléments suivants :

  • Les règles de sécurité incendie et de panique auxquelles il est demandé de déroger (référence article et libellé) et les éléments du projet auxquels elles s’appliquent (localisation sur les plans),
  • La justification de la dérogation, c’est-à-dire la ou les raisons qui rendent impossible l’application stricte de la règle (conditions d’exploitation de l’établissement, contraintes architecturales, investissement financier disproportionné, etc.),
  • Les mesures proposées pour compenser les atténuations demandées et maintenir le niveau de sécurité des personnes au sein de l’établissement.

Dès réception du dossier de demande de travaux, la mairie transmet la demande de dérogation à la commission consultative départementale de sécurité et d’accessibilité. Celle-ci analyse ensuite les dérogations demandées, leur justification et l’efficacité des mesures compensatoires proposées avant de remettre son avis. Les prescriptions et mesures exceptionnelles sont ensuite acceptées ou refusées par la mairie.

Rappel des règles de sécurité incendie dans les ERP

Tout ERP, quels que soient sa catégorie et son type, doit respecter des normes strictes en matière de prévention incendie. Ces mesures sont à appliquer dès la conception de l’établissement et tout au long de son exploitation.

L’importance du règlement de sécurité contre les risques d’incendie et de panique

Les ERP sont des bâtiments publics ou privés qui sont susceptibles de recevoir un nombre important de personnes extérieures. Qu’il s’agisse d’une mairie, d’une école, d’un lieu de culte ou encore d’un supermarché, ces structures présentent un risque élevé pour la sécurité des personnes en cas d’incendie.

Les règles de sécurité incendie permettent de protéger les personnes en se concentrant sur quatre éléments cruciaux, à savoir :

  • Assurer l’évacuation rapide et sûre des occupants,
  • Freiner la propagation du feu dans le bâtiment,
  • Faciliter l’alerte et l’intervention des services de secours,
  • Supprimer les causes de déclenchement d’un incendie.

Quels sont les éléments concernés par la réglementation ?

Les obligations et règles techniques en matière de sécurité incendie concernent de nombreux éléments, dont notamment :

Questions fréquentes

Est-il possible de faire une demande dérogation sécurité incendie pour un ERP de 5ème catégorie ?

L’adaptation des règles de sécurité incendie et cas particuliers d’application du règlement concernent tous les établissements recevant du public. Le propriétaire ou l’exploitant d’un ERP de 5ème catégorie peut donc introduire une demande de dérogation sécurité incendie pour son établissement.

Que doit contenir une demande de dérogation sécurité incendie pour un ERP ?

La demande de dérogation doit être rédigée par écrit et indiquer obligatoirement :

  • Les règles auxquelles il est demandé de déroger,
  • Les éléments du projet auxquels elles s’appliquent,
  • Leur justification (motivation et mesures compensatoires proposées).

Obligation exercice d’évacuation incendie en ERP : guide complet

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obligation exercice d'évacuation incendie erp

La réglementation en matière de sécurité incendie dans les établissements recevant du public (ERP) est particulièrement difficile à appréhender. Celle-ci comprend de nombreuses normes visant à garantir l’évacuation rapide et ordonnée des occupants, faciliter l’intervention des services de secours et limiter les dommages matériels en cas de sinistre.

Les propriétaires et les gestionnaires d’ERP ont notamment l’obligation de réaliser des exercices d’évacuation incendie. Ceux-ci permettent au personnel d’apprendre les bons gestes à suivre en cas d’incendie, mais également de mesurer les performances des moyens opérationnels et techniques mis en place.

Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur la réglementation en vigueur et les étapes à suivre pour organiser des exercices d’évacuation incendie efficaces.

Exercice d’évacuation incendie en ERP : définition et enjeux

Un exercice d’évacuation incendie est une procédure de simulation visant à préparer les occupants d’un bâtiment à réagir de manière appropriée en cas d’incendie.

Les ERP sont considérés comme particulièrement vulnérables face au risque d’incendie. Il s’agit, en effet, de structures qui peuvent accueillir un nombre élevé de personnes. En outre, les occupants connaissent rarement la configuration des lieux, ce qui rend l’évacuation plus complexe et augmente le risque de panique en cas d’incendie.

Les exercices d’évacuation se révèlent ainsi indispensables pour la prévention incendie en ERP, car ils permettent de :

  • Former le personnel à reconnaître rapidement les signaux sonores et visuels spécifiques en cas d’incendie,
  • Inculquer les bons gestes et comportements à adopter par le personnel en cas de sinistre,
  • Évacuer l’ensemble des occupants de l’établissement dans les meilleures conditions possibles,
  • Localiser les espaces d’attente sécurisés, les issues de secours et les points de rassemblement du bâtiment,
  • Vérifier la bonne compréhension et l’efficacité des consignes de sécurité mises en place,
  • Contrôler le bon fonctionnement des infrastructures et des moyens de lutte contre l’incendie,
  • Dresser un bilan et des recommandations d’amélioration en fin d’exercice d’évacuation incendie.

Obligation d’exercice d’évacuation incendie pour les ERP : réglementation en vigueur

Les obligations d’exercice d’évacuation incendie en ERP sont définies au sein de l’arrêté du 25 juin 1980 et du Code du travail.

Fréquence des exercices d’évacuation incendie

L’article R4227-39 du Code du travail précise que :

La consigne de sécurité incendie prévoit des essais et visites périodiques du matériel et des exercices au cours desquels les travailleurs apprennent à reconnaître les caractéristiques du signal sonore d’alarme générale, à localiser et à utiliser les espaces d’attente sécurisés ou les espaces équivalents à se servir des moyens de premier secours et à exécuter les diverses manœuvres nécessaires.

Autrement dit, toute entreprise a l’obligation d’organiser au moins un exercice d’évacuation incendie tous les six mois. L’article précise également que la date et les observations de chaque exercice doivent être consignées sur un registre tenu à la disposition de l’inspection du travail.

Obligation de nommer une équipe d’évacuation

Le responsable d’un ERP a également l’obligation de nommer une équipe d’évacuation. Celle-ci se compose de plusieurs membres du personnel qui sont formés pour gérer la procédure d’évacuation incendie, y compris via les exercices d’évacuation.

L’équipe d’évacuation doit comporter trois types d’intervenants :

  • Guide-files : ils s’occupent du guidage des occupants du bâtiment vers l’issue de secours ou le point de rassemblement le plus proche, puis du comptage des personnes évacuées,
  • Serre-files : ils vérifient que tous les occupants ont bien évacué la zone dont ils ont la responsabilité, puis ferment les portes et les fenêtres avant de quitter le bâtiment,
  • Responsable d’évacuation : il coordonne l’évacuation, centralise les informations provenant des guide-files et des serre-files et accueille les services de secours.

Bon à savoir : l’équipe d’évacuation désignée par l’exploitant doit suivre une formation incendie obligatoire en ERP pour apprendre à manœuvrer les moyens de secours et évacuer le public.

Sanctions pour non-respect de l’obligation d’exercice d’évacuation incendie en ERP

Le non-respect des normes incendie dans un bâtiment public peut entraîner des sanctions plus ou moins sévères en fonction de la gravité des manquements constatés.

Les autorités compétentes peuvent notamment exiger la fermeture administrative, temporaire ou définitive, de l’établissement. En outre, le responsable de l’ERP s’expose à des amendes comprises entre 1 500 et 45 000 € ainsi qu’à des peines d’emprisonnement dans les cas les plus graves où la vie d’autrui est mise en danger.

Comment organiser des exercices d’évacuation incendie dans son ERP ?

Un exercice d’évacuation incendie doit reproduire le plus fidèlement possible les conditions réelles d’un incendie. Pour cela, il est nécessaire de choisir un moment d’occupation normale du bâtiment.

Après avoir déterminé le moment le plus opportun, plusieurs étapes sont à suivre afin de planifier et de mettre en œuvre l’exercice d’évacuation.

1. Planification et préparation

La première étape de l’exercice d’évacuation incendie consiste à préparer le terrain pour que celui-ci se déroule dans les meilleures conditions.

Le chef de l’établissement doit avant tout vérifier les éléments suivants :

  • Bon fonctionnement des équipements d’alarme, des installations de sécurité et du système de sécurité incendie (SSI),
  • Affichage des consignes et du plan d’évacuation,
  • Compréhension du rôle et des missions des membres de l’équipe d’évacuation,
  • Connaissance des consignes d’évacuation par l’ensemble du personnel,
  • Respect des normes relatives aux accès pompier.

2. Mise en œuvre de l’exercice : étapes clés

Tout exercice d’évacuation en ERP doit inclure les étapes suivantes :

  1. Déclencher l’alarme incendie et débuter le chronométrage,
  2. Évacuer les locaux le plus rapidement possible et dans le calme,
  3. Rassembler les personnes aux points de rassemblements désignés,
  4. Compter et vérifier les effectifs,
  5. Mesurer la durée de l’exercice d’évacuation une fois le comptage terminé,
  6. Déclarer la fin de l’exercice pour la reprise des activités.

3. Compte-rendu de l’exercice

La dernière étape consiste à analyser le déroulement de l’exercice d’évacuation incendie. Il s’agit d’une pratique essentielle qui permet de vérifier l’efficacité des mesures organisationnelles et techniques mises en place. Si nécessaire, des actions correctives doivent être envisagées afin d’optimiser la procédure d’évacuation incendie de l’ERP.

Au cours de cette étape, le chef d’établissement a l’obligation de rédiger un compte-rendu d’exercice par écrit. Celui-ci doit ensuite être annexé au registre de sécurité incendie de l’ERP.

Vous l’aurez compris, l’obligation d’exercice d’évacuation incendie en ERP revêt une importance capitale pour la protection des personnes. Pour garantir votre conformité avec la législation en vigueur et organiser des exercices efficaces au sein de votre ERP, il est vivement recommandé de vous faire accompagner par un professionnel qualifié, tel qu’Anco.

Largeur couloir PMR dans les ERP : normes et réglementation

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Largeur couloir PMR dans les ERP

Depuis la parution de la loi du 11 février 2005, souvent appelée “loi Handicap”, tous les établissements recevant du public (ERP) doivent être accessibles aux personnes présentant un handicap moteur, sensoriel, cognitif ou psychique.

Bien que positive, l’obligation d’accessibilité en ERP représente un défi de taille pour les propriétaires et les gestionnaires. Ceux-ci doivent s’assurer du respect de normes strictes qui touchent à de nombreux éléments du bâtiment, tels que les couloirs et les allées.

Dans ce guide, nous vous expliquons toutes les normes à respecter pour rendre les circulations intérieures horizontales de votre ERP conformes à la réglementation PMR en vigueur.

Quelle largeur de couloir selon la réglementation PMR en ERP ?

Les normes PMR relatives aux circulations intérieures horizontales des ERP sont prévues pour rendre le cheminement intérieur accessible et sans danger pour les personnes handicapées. Elles doivent pouvoir accéder à l’ensemble des locaux ouverts au public de manière autonome.

Il est important de préciser que les règles d’accessibilité en ERP varient selon que la structure est située dans un bâtiment neuf ou dans un cadre bâti existant.

Largeur de couloir selon la norme PMR pour les ERP existants

L’arrêté du 8 décembre 2014 fixe les normes relatives à l’accessibilité aux personnes handicapées des ERP situés dans un cadre bâti existant et des installations existantes ouvertes au public.

Selon l’article 6 de l’arrêté, les circulations intérieures horizontales répondent aux exigences applicables au cheminement extérieur accessible visées à l’article 2. Ce dernier stipule que la largeur minimale du cheminement accessible est de 1,20 m libre de tout obstacle, sans préjudice des prescriptions prévues par le règlement de sécurité contre les risques d’incendie et de panique dans les ERP. 

Lorsqu’un rétrécissement ponctuel ne peut être évité, la largeur minimale du couloir peut être comprise entre 0,90 et 1,20 m sur une faible longueur. Dans tous les cas, le couloir doit être suffisamment large pour permettre le passage d’une personne en fauteuil roulant.

Largeur de couloir selon la norme PMR pour les ERP neufs

L’arrêté du 20 avril 2017 définit les normes relatives à l’accessibilité aux personnes handicapées des ERP lors de leur construction et des installations ouvertes au public lors de leur aménagement.

Selon l’article 2 de l’arrêté, les cheminements extérieurs et intérieurs doivent prévoir une largeur minimale de 1,40 m libre de tout obstacle afin de faciliter les croisements. 

En cas de rétrécissement obligatoire, la largeur minimale peut être comprise entre 1,20 et 1,40 m sur une courte distance de façon à conserver une possibilité de croisement entre un piéton et une personne en fauteuil roulant.

Autres normes relatives aux circulations horizontales en ERP

Les circulations horizontales en ERP doivent répondre à d’autres dispositions dimensionnelles et de sécurité d’usage, dont notamment :

  • Le cheminement accessible est horizontal, sans ressaut et libre de tout obstacle,
  • Les principaux éléments structurant du cheminement accessible sont repérables par les personnes ayant une déficience visuelle,
  • Si une dénivellation est inévitable, un plan incliné présentant une pente inférieure ou égale à 5 % doit être aménagé afin de la franchir,
  • Un palier de repos doit être prévu en haut et en bas de chaque plan incliné avec un minimum d’un palier tous les 10 m en cas de plan incliné présentant une pente supérieure ou égale à 5 %,
  • Le sol ou le revêtement du sol du cheminement accessible est non meuble, non glissant, non réfléchissant et sans obstacle à la roue,
  • Les trous et les fentes situés dans le sol du cheminement accessible ne peuvent avoir un diamètre ou une largeur supérieur à 2 cm,
  • Si le cheminement est bordé à une distance inférieure à 0,90 m par une rupture de niveau vers le bas d’une hauteur de plus de 0,25 m, un dispositif de protection est installé afin de prévenir les personnes du risque de chute,
  • Toute volée d’escalier d’au moins trois marches doit respecter les normes pour les escaliers en ERP.

Normes PMR en ERP : sanctions et dérogations

Découvrez les sanctions et les dérogations prévues par la réglementation concernant l’accessibilité des ERP.

Quelles sont les sanctions encourues en cas de non-respect des normes d’accessibilité ?

Tout propriétaire, gestionnaire ou exploitant qui ne dispose pas d’une attestation d’accessibilité pour son ERP s’expose à des sanctions administratives et pénales.

L’article L122-6 du code de l’habitation et de la construction (CCH) stipule qu’une fermeture administrative de l’établissement peut être ordonnée en cas de non-conformité. L’article L152-4 du CCH précise que les personnes physiques s’exposent également à une amende de 45 000 € si elles ne respectent pas leurs obligations. Cette amende peut atteindre 225 000 € pour les personnes morales.

Les dérogations aux règles d’accessibilité en ERP

Conscientes des difficultés que peuvent entraîner certains travaux de mise en conformité, les autorités prévoient des règles assouplies pour les ERP situés dans un bâti existant. 

Ces structures peuvent, en effet, faire une demande de dérogation aux normes PMR en ERP pour l’un des motifs suivants :

  • Impossibilité technique (caractéristiques du terrain, présence d’autres constructions, etc.),
  • Contraintes liées à la conservation du patrimoine,
  • Coût des travaux disproportionné par rapport aux améliorations apportées en matière d’accessibilité,
  • Refus des copropriétaires d’effectuer les travaux de mise en accessibilité dans les parties communes lors de l’assemblée générale (ERP situé dans un immeuble collectif à usage principal d’habitation.

Par exemple, si le coût de construction de sanitaires conformes aux normes pour les douches PMR peut mettre en péril la viabilité de l’établissement, une dérogation peut être demandée.

Questions fréquentes

Quelle est la largeur de couloir pour les ERP de 5ème catégorie ?

La largeur minimale à prévoir pour le cheminement accessible est de 1,20 m pour les ERP existants et de 1,40 m pour les ERP neufs. La catégorie de l’établissement n’influence pas les caractéristiques dimensionnelles à respecter.

Est-il autorisé d’installer un plan incliné avec une pente supérieure à 5 % ?

Théoriquement, seuls les plans inclinés qui présentent une pente inférieure ou égale à 5 % sont autorisés pour franchir une dénivellation. Les valeurs de pentes suivantes sont toutefois tolérées exceptionnellement :

  • Jusqu’à 8 % sur une longueur inférieure ou égale à 2 m,
  • Jusqu’à 10 % sur une longueur inférieure ou égale à 0,50 m.

Notice d’accessibilité ERP : guide complet

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Notice d’accessibilité ERP

Depuis l’adoption de la loi n° 2005-102 du 11 février 2005, les établissements recevant du public (ERP) doivent être accessibles aux personnes handicapées, quel que soit leur handicap.

Lorsque le propriétaire ou le gestionnaire d’un ERP souhaite réaliser des travaux, il a l’obligation de joindre une notice d’accessibilité à sa demande d’autorisation d’urbanisme. Ce document permet aux autorités compétentes de vérifier que l’ensemble des normes liées à l’accessibilité en ERP sont respectées.

Qu’est-ce qu’une notice d’accessibilité ERP ?

La notice d’accessibilité est un document essentiel dans le cadre de la mise en accessibilité des ERP en France. Elle a pour objectif de détailler l’ensemble des aménagements que le propriétaire, l’exploitant ou le gestionnaire prévoit de réaliser pour rendre son établissement accessible et conforme à la réglementation en vigueur.

Quand faut-il faire une notice d’accessibilité ?

La notice d’accessibilité d’un ERP doit être établie et transmise à l’administration compétente lors d’une demande d’autorisation d’urbanisme, qu’il s’agisse d’un permis de construire ou d’une autorisation de travaux.

Ainsi, que ce soit pour la construction d’un bâtiment neuf ou la modification d’un bâtiment existant, ce document doit obligatoirement figurer dans le dossier. Il permet de démontrer la prise en compte des règles d’accessibilité en ERP.

Dans le cadre de travaux d’aménagement dans un ERP situé dans un cadre bâti existant, la notice d’accessibilité doit être jointe au formulaire Cerfa n°13824*04 « Demande d’autorisation de construire, d’aménager ou de modifier un établissement recevant du public (ERP) ».

Les travaux sont autorisés par la mairie après vérification des règles d’accessibilité et de sécurité par la commission consultative départementale de sécurité et d’accessibilité (CCDSA).

Qui rédige la notice d’accessibilité de l’ERP ?

La notice d’accessibilité de l’ERP peut être rédigée par le maître d’ouvrage lui-même. Il est toutefois recommandé de confier cette mission à l’architecte, au maître d’œuvre ou à un bureau de contrôle agréé.

Ces intervenants disposent de l’expertise technique et des connaissances requises à la rédaction d’une notice d’accessibilité claire, précise et détaillée.

Le maître d’ouvrage reste toutefois la personne qui appose sa signature à la notice d’accessibilité. C’est donc lui qui s’engage à mettre en œuvre les travaux détaillés au sein du document et qui assume la pleine responsabilité en cas de manquement.

Le contenu d’une notice d’accessibilité

La notice d’accessibilité est structurée en trois parties principales :

  1. L’engagement du maître d’ouvrage à respecter les normes d’accessibilité aux personnes handicapées sur le projet définit,
  2. Un descriptif général du projet suivi d’une description détaillée des travaux envisagés pour répondre aux règles d’accessibilité spécifiques à chaque élément-clé du bâtiment (escaliers, cheminement intérieur, circulations intérieures verticales, etc.),
  3. Une éventuelle demande de dérogation aux normes PMR en ERP.

Zoom sur le descriptif des travaux envisagés pour chaque élément-clé du bâtiment

Pour être conforme à la réglementation accessibilité, tout ERP doit rendre certains éléments du bâtiment accessibles en respectant des normes strictes pour chacun d’entre eux. Voici la liste des éléments-clés qui doivent figurer sur la notice d’accessibilité de l’ERP :

  1. Cheminements extérieurs : caractéristiques dimensionnelles, de repérage, de guidage et de sécurité d’usage à respecter (largeur, pente, contraste visuel, signalisation, hauteur sous obstacles, etc.),
  2. Stationnement : nombre de places PMR à prévoir, proximité de l’entrée principale, caractéristiques dimensionnelles, signalisation, valeur d’éclairement prévue,
  3. Accès aux bâtiments : repérage des entrées principales, largeur des portes, conditions de filtrages, positionnement des systèmes de communication et des dispositifs de commande (poignées, interphones, etc.),
  4. Accueil du public : caractéristiques des guichets, caisses de paiement et comptoirs, qualité de l’éclairage, mobilier adapté aux personnes circulant en fauteuil roulant,
  5. Circulations intérieures horizontales : largeur des couloirs, largeur et espace de manoeuvre des portes, éléments structurants repérables, revêtement de sol non glissant et non réfléchissant,
  6. Circulations intérieures verticales :
    1. Escaliers : largeur des escaliers, hauteur des marches et girons, mains courantes contrastées,
    2. Ascenseurs et élévateurs : obligation d’ascenseur si accueil en étage de plus de 50 personnes, conformité avec la norme EN 81-70,
  7. Tapis roulants, escaliers et plans inclinés mécaniques : arrêt d’urgence repérable et accessible, arrivée sur la partie fixe via un signal tactile ou sonore, obligatoirement doublé par un cheminement accessible non mobile ou un ascenseur,
  8. Nature et couleur des matériaux de revêtements et qualité acoustique : éviter toute gêne sonore ou visuelle, traitement acoustique des espaces d’accueil, d’attente du public et de restauration,
  9. Portes, portiques et SAS : caractéristiques dimensionnelles des portes battantes, automatiques et des portillons (largeur des portes, positionnement des poignées, repérages des parties vitrées, etc.),
  10. Locaux ouverts au public, équipements et dispositifs de commande : hauteur et emplacement des dispositifs de commande et d’information destinés au public (interrupteurs, dispositifs d’ouverture de porte, commandes d’arrêt d’urgence, écrans, bornes d’information, etc.),
  11. Sanitaires : nombre, localisation et caractéristiques minimales à respecter pour les sanitaires accessibles aux personnes handicapées (normes WC PMR, espace de manoeuvre de porte, etc.),
  12. Sorties : les sorties normales sont repérables de tout point et ne peuvent être confondues avec les sorties de secours,
  13. Dispositions spécifiques applicables à certains types d’établissements :
    1. Établissements ou installations recevant du public assis : nombre et localisation des places accessibles,
    2. Établissements disposant de locaux d’hébergement : nombre, localisation et caractéristiques des chambres, des salles d’eau et des cabinets d’aisance accessibles,
    3. Établissements ou installations comportant des cabines d’essayage, d’habillage et de déshabillage ou des douches : nombre, localisation et caractéristiques des cabines et douches accessibles aux handicapées,
    4. Établissements comportant des caisses de paiement disposées en batterie : nombre et localisation des caisses accessibles.

Pour chaque point, il est nécessaire d’indiquer de manière la plus claire et la plus précise possible les dispositions prises pour répondre à chaque norme.

Demande de dérogation : principe et fonctionnement

Les règles d’accessibilité concernent aussi bien les ERP situés dans un bâtiment neuf que ceux situés dans un cadre bâti existant.

La réglementation est toutefois plus souple dans l’existant en raison des difficultés que peuvent représenter certains travaux d’aménagement. Les établissements concernés ont ainsi la possibilité de joindre une demande de dérogation à la notice d’accessibilité. Celle-ci leur permet, sous certaines conditions, de ne pas appliquer une ou plusieurs normes d’accessibilité.

Le décret du 17 mai 2006 précise les motifs pouvant être invoqués dans une demande de dérogation, à savoir :

  • L’impossibilité technique,
  • La conservation du patrimoine,
  • La disproportion manifeste entre les améliorations apportées et leurs coûts, leurs effets sur l’usage du bâtiment et de ses abords ou la viabilité de l’exploitation de l’établissement.

Questions fréquentes

Est-il obligatoire de faire une notice d’accessibilité pour un ERP de 5ème catégorie ?

La notice d’accessibilité est obligatoire pour toute demande de permis de construire ou d’autorisation de travaux, quels que soient le type et la catégorie de l’ERP.

Où trouver un exemple de notice d’accessibilité pour ERP de 5ème catégorie ?

Plusieurs départements français mettent à disposition de la population un modèle de notice d’accessibilité sur leur site web. Voici deux modèles : Côte-d’Or et Manche.

Quelle est la différence entre l’attestation d’accessibilité et la notice d’accessibilité ?

Tandis que la notice d’accessibilité est préalable aux travaux et sert à planifier et justifier les aménagements envisagés, l’attestation d’accessibilité est délivrée à l’issue des travaux pour attester de la conformité de l’ERP avec la réglementation en vigueur.

Dérogation d’accessibilité en ERP : guide complet

Temps de lecture: 4 minutes
Dérogation d'accessibilité en ERP

Depuis l’adoption de la loi du 11 février 2005, tout établissement recevant du public (ERP) doit être accessible aux personnes en situation de handicap physique, sensoriel ou mental. Cette loi s’accompagne de nombreuses normes d’accessibilité à respecter par les ERP, quels que soient leur type et leur catégorie.

La législation se veut toutefois plus souple vis-à-vis des ERP qui sont situés dans des bâtiments existants. Ceux-ci peuvent, en effet, demander une dérogation d’accessibilité ERP pour une ou plusieurs normes dans certains cas bien précis.

Découvrez les conditions à remplir et les démarches à effectuer pour bénéficier d’une dérogation d’accessibilité pour votre ERP.

Qu’est-ce qu’une dérogation d’accessibilité en ERP ?

Une dérogation d’accessibilité est une autorisation spéciale qui permet à un ERP de ne pas appliquer une ou plusieurs normes d’accessibilité sous certaines conditions. Cette dispense concerne uniquement les ERP situés dans un bâtiment existant.

Rappel des règles d’accessibilité dans les ERP

Les règles d’accessibilité, définies aux articles L161-1 à L165-7 du code de la construction et de l’habitation, garantissent que chaque individu puisse accéder, circuler et bénéficier des services et informations offerts dans les ERP.

Celles-ci s’appliquent aux parties extérieures et intérieures des bâtiments. Les éléments-clés qui doivent être rendus accessibles comprennent :

  • Les cheminements extérieurs,
  • La zone de stationnement des véhicules,
  • Les conditions d’accès et d’accueil dans les bâtiments,
  • Les circulations horizontales et verticales à l’intérieur des bâtiments,
  • Les locaux intérieurs et sanitaires ouverts au public,
  • Les portes, les sas intérieurs et les sorties,
  • Les revêtements de sol et parois,
  • Les équipements et les mobiliers intérieurs et extérieurs susceptibles d’y être installés.

Des normes techniques spécifiques s’appliquent à ces éléments. Par exemple, il existe des normes pour les douches PMR et des normes pour les escaliers dans les ERP. Tous les ERP sont tenus de respecter ces règles et de disposer d’une attestation d’accessibilité.

Comment faire une demande de dérogation d’accessibilité pour un ERP existant ?

Une demande de dérogation aux obligations d’accessibilité PMR en ERP n’est pas une démarche isolée. Celle-ci doit impérativement être intégrée à une demande d’autorisation de travaux par l’intermédiaire du formulaire Cerfa n°13824*04 intitulé « Demande d’autorisation de construire, d’aménager ou de modifier un établissement recevant du public ».

L’autorisation de travaux est uniquement accordée si les travaux envisagés sont conformes aux obligations légales d’accessibilité et sécurité dans les ERP. Si certaines normes ne peuvent être respectées, il convient de le mentionner à la rubrique « 5.1 – Dérogations » du formulaire Cerfa en précisant le nombre de dérogations demandées.

Chaque demande de dérogation d’accessibilité ERP doit faire l’objet d’une fiche détaillée sur papier libre qui indique :

  • Les règles auxquelles il est demandé de déroger (référence article et libellé),
  • Les éléments du projet auxquels elles s’appliquent (localisation sur les plans),
  • Leur justification (motivation et mesures de substitution proposées pour les ERP chargés d’une mission de service public).

Il est primordial de systématiquement justifier une demande de dérogation en y joignant les documents attestant sa légitimité, tels que des photos en cas d’impossibilité technique ou un bilan comptable pour un manque de moyens financiers.

Après consultation de la sous-commission départementale d’accessibilité (SCDA), le Préfet du département où se situe l’ERP peut accorder ou refuser les dérogations demandées.

Zoom sur l’obligation de proposer des mesures de substitution

Pour obtenir une dérogation d’accessibilité, les ERP de 5ème catégorie et ceux chargés d’une mission de service public ont l’obligation de proposer une mesure de substitution. Il s’agit d’une solution qui permet aux personnes handicapées d’accéder à l’ensemble des prestations de l’établissement dans la partie accessible du bâtiment.

Par exemple, une mairie sans ascenseur qui propose des services spécifiques à la population à l’étage peut mettre en place une permanence régulière au rez-de-chaussée pour les personnes à mobilité réduite.

Bon à savoir : les ERP situés dans un bâtiment neuf ne peuvent bénéficier d’une dérogation d’accessibilité. Ils doivent obligatoirement intégrer les normes d’accessibilité et les dispositions techniques lors de la conception et de la construction conformément à l’arrêté du 20 avril 2017.

Les motifs recevables pour demander une dérogation d’accessibilité en ERP

L’article R164-3 du CCH précise les motifs pouvant être invoqués lors d’une demande de dérogation d’accessibilité en ERP.

1. L’impossibilité technique

Ce motif s’applique lorsqu’il est techniquement impossible de réaliser les travaux d’accessibilité au sein de l’ERP. Cette impossibilité peut découler de plusieurs facteurs, tels que l’environnement du bâtiment et les difficultés liées à ses caractéristiques et à la nature des travaux à réaliser.

Par exemple, la création d’un sanitaire accessible aux PMR peut être techniquement impossible en raison de la présence de murs porteurs.

2. La préservation du patrimoine architectural

Ce motif peut être invoqué lorsque les travaux de mise en conformité peuvent compromettre la préservation du patrimoine architectural.

Typiquement, il s’agit des travaux qui touchent un bâtiment :

  • Classé ou inscrit au titre des monuments historiques,
  • Situé dans le périmètre d’un monument historique ou en secteur sauvegardé,
  • Construit en zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager.

3. La disproportion manifeste entre les améliorations apportées et leurs conséquences pour l’ERP

Ce motif est applicable lorsqu’il existe une disproportion flagrante entre les bénéfices de la mise en œuvre des exigences d’accessibilité et leurs coûts, leurs effets sur l’usage du bâtiment ou la viabilité de l’établissement.

Par exemple, si le coût des travaux de mise en conformité s’avère impossible à financier ou qu’il entraîne un impact négatif critique sur la viabilité économique de l’établissement, ce motif peut être invoqué et donné lieu à une dérogation d’accessibilité ERP.

4. L’opposition des copropriétaires en assemblée générale

Le dernier motif concerne les ERP qui sont situés dans un bâtiment à usage principal d’habitation existant au 28 septembre 2014. Une dérogation d’accessibilité ERP peut être accordée si les copropriétaires s’opposent à la réalisation des travaux de mise en accessibilité dans les parties communes du bâtiment lors d’une assemblée générale.

Questions fréquentes

Est-il possible d’obtenir une dérogation pour un ERP de 5ème catégorie ?

Une dérogation d’accessibilité ERP peut être accordée à tout ERP situé dans un bâtiment existant, quels que soient sa catégorie et son type. Les ERP de 5ème catégorie doivent toutefois obligatoirement proposer une mesure de substitution pour chaque point dérogatoire.

Existe-t-il un formulaire de demande de dérogation d’accessibilité en ERP ?

Il n’existe aucun formulaire officiel permettant de réaliser une demande de dérogation d’accessibilité en ERP. Plusieurs départements proposent néanmoins des modèles de demande de dérogation, tels que le Rhône et la Vienne.