All posts by Adrien Lafond

Pendant près de 5 ans, Adrien a été dans l'équipe des contrôleurs d'Anco, pour des projets de construction allant de la maison individuelle à la tour de 20 étages. Passionné de nouvelles technologies et initiateur de ce blog, il est maintenant responsable de la communication d'Anco en télétravail.

Formation incendie obligatoire en ERP : guide complet

Temps de lecture: 4 minutes
Formation incendie obligatoire en ERP : guide complet

La réglementation qui encadre la sécurité incendie dans les ERP est particulièrement stricte et complexe à appréhender. Celle-ci impose, en effet, le respect de nombreuses normes visant à protéger les personnes, favoriser l’intervention des secours et limiter les pertes matérielles.

L’une des obligations réglementaires des propriétaires et des exploitants d’ERP est la mise en place d’une formation incendie à l’attention du personnel de l’établissement.

Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur la formation incendie obligatoire en ERP afin de garantir votre conformité avec la législation en vigueur.

La formation incendie est-elle obligatoire en ERP ?

Selon le code du travail et le règlement de sécurité contre les risques d’incendie et de panique dans les établissements recevant du public, la formation incendie est obligatoire.

Obligations du règlement de sécurité contre les risques d’incendie dans les ERP

L’article MS 45 de l’arrêté du 25 juin 1980 précise que la surveillance des ERP doit être assurée par un service de sécurité incendie pendant la présence du public.

Conformément à l’article MS 46, ce service est composé selon le type, la catégorie et les caractéristiques de l’ERP de l’une des façons suivantes :

  • Par des personnes désignées par l’exploitant et formées à la manœuvre des moyens de secours contre l’incendie et à l’évacuation du public,
  • Par des agents de sécurité-incendie dont la qualification doit être vérifiée dans les conditions définies par arrêté ministériel,
  • Par des sapeurs-pompiers d’un service public de secours et de lutte contre l’incendie,
  • Par la combinaison de ces différentes possibilités, déterminée après avis de la commission compétente.

Quelle que soit la solution retenue, les personnes qui composent le service de sécurité incendie doivent suivre une formation spécifique afin de :

  • Connaître et faire appliquer les consignes en cas d’incendie, y compris les dispositions relatives à l’évacuation des personnes en situation de handicap,
  • Prendre éventuellement, sous l’autorité de l’exploitant, les premières mesures de sécurité,
  • Assurer la vacuité et la permanence des cheminements d’évacuation jusqu’à la voie publique,
  • Diriger les secours dans l’attente de l’arrivée des sapeurs-pompiers,
  • Veiller au bon fonctionnement du matériel et des équipements de protection contre l’incendie, notamment via des essais et un entretien régulier,
  • Organiser des rondes visant à prévenir et détecter les risques d’incendie et de panique, y compris dans locaux non occupés.

Il est également important de préciser que l’arrêté du 25 juin 1980 comprend des dispositions particulières en matière de formation incendie selon le type d’établissement, comme par exemple :

  • Type J – Structures d’accueil pour personnes âgées et personnes handicapées : des exercices pratiques visant à instruire le personnel sur la conduite à tenir en cas d’incendie sont à réaliser au moins une fois par semestre,
  • Type R – Établissements d’éveil, d’enseignement, de formation, centres de vacances et centres de loisirs sans hébergement : des exercices pratiques d’évacuation doivent avoir lieu au cours de l’année scolaire afin d’entraîner les élèves sur la conduite à tenir en cas d’incendie et le personnel sur les normes incendie des bâtiments scolaires.

Obligations d’information et de formation à l’incendie du code du travail

L’article R4141-2 du code du travail stipule que tout employeur a l’obligation d’informer les travailleurs sur les risques pour leur santé et leur sécurité d’une manière compréhensible pour chacun. Celui-ci précise également que cette information ainsi que la formation à la sécurité sont dispensées lors de l’embauche et chaque fois que nécessaire.

En outre, l’article R4227-37 rend obligatoire la création et l’affichage d’une consigne de sécurité incendie dans les établissements pouvant accueillir habituellement plus de 50 personnes et ceux dans lesquels des matières inflammables sont manipulées et mises en œuvre.

L’article R4227-39, quant à lui, indique que la consigne de sécurité doit systématiquement prévoir des :

  • Essais et visites périodiques du matériel,
  • Exercices au cours desquels les travailleurs apprennent à :
    • Reconnaître les caractéristiques du signal sonore d’alarme générale,
    • Localiser et à utiliser les espaces d’attente sécurisés ou les espaces équivalents,
    • Se servir des moyens de premier secours et exécuter les diverses manœuvres nécessaires.

Les exercices et les essais périodiques doivent avoir lieu au moins tous les six mois. Leur date et les observations relevées sont consignées sur un registre tenu à la disposition de l’inspection du travail.

L’importance d’une formation sécurité incendie en ERP

Une formation incendie obligatoire en ERP permet de :

  • Prévenir les risques d’incendie : une formation permet de sensibiliser le personnel aux principales causes d’incendie (défaillance électrique, cigarette mal éteinte, mauvais stockage de produits inflammables, etc.) et aux bons gestes à adopter pour limiter les risques,
  • Assurer la protection des personnes : en apprenant la bonne conduite à adopter lors d’un incendie, notamment en matière d’évacuation et d’alerte des secours, les risques de blessures et de pertes humaines sont drastiquement réduits,
  • Réduire les dégâts matériels : une réaction rapide et appropriée permet de maîtriser un début d’incendie et de ralentir sa propagation avant l’arrivée des sapeurs-pompiers, ce qui limite les pertes matérielles et l’impact économique pour l’ERP,
  • Garantir sa conformité réglementaire : le non-respect de la réglementation en matière de formation incendie obligatoire en ERP peut entraîner des sanctions en cas de contrôle ou de sinistre.

Quel est le contenu d’une formation sécurité incendie en ERP de 5ème catégorie ?

Une formation incendie obligatoire pour ERP aborde généralement les points suivants :

  • Les notions de base sur le feu :
    • Principes de combustion,
    • Triangle du feu (comburant, combustible et énergie d’activation),
    • Modes de propagation,
    • Classes de feux (A, B, C, D, E et F),
    • Classement au feu des matériaux,
    • Principales causes d’incendie,
    • Danger des fumées,
  • Les mesures de prévention incendie en ERP :
    • Règles de sécurité incendie dans les ERP,
    • Entretien des installations électriques et de chauffage,
    • Stockage des produits inflammables,
    • Identification et signalement des risques,
  • Conduite à tenir lors d’un incendie :

Pour sensibiliser le personnel et le préparer à réagir efficacement face à un départ d’incendie, il est essentiel d’organiser la formation incendie au sein de l’ERP. En outre, il est vivement recommandé de faire appel à un organisme de formation spécialisé en sécurité incendie et reconnu pour son haut degré d’expertise.

Normes des portes en ERP : guide complet

Temps de lecture: 3 minutes
Normes des portes en ERP

Les établissements recevant du public (ERP) sont des bâtiments, des locaux ou des enceintes dans lesquels des personnes extérieures sont admises. La construction et l’exploitation d’un ERP sont soumises à des normes ERP strictes en matière de sécurité incendie et d’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite (PMR).

Une réglementation spécifique concerne les portes des ERP. Celles-ci doivent être conçues de sorte à rendre la circulation la plus simple et la plus sécurisée possible pour toutes les personnes.

Découvrez toutes les normes des portes en ERP afin de garantir la conformité de votre établissement.

Normes des portes en ERP : zoom sur la réglementation en vigueur

Les portes des ERP sont soumises à des obligations strictes en matière de sécurité incendie et d’accessibilité qui découlent de plusieurs textes de loi.

Sécurité incendie

Les normes relatives à la sécurité incendie sont définies par l’arrêté du 25 juin 1980. Ce dernier porte approbation des dispositions générales du règlement de sécurité contre les risques d’incendie et de panique dans les ERP. La réglementation des portes coupe-feu dans les ERP, par exemple, dépend de cet arrêté.

Accessibilité

Les normes relatives à l’accessibilité des ERP aux personnes handicapées sont définies par les textes de loi suivants :

  • L’arrêté du 8 décembre 2014 pour les ERP situés dans un cadre bâti existant et les installations existantes ouvertes au public,
  • L’arrêté du 20 avril 2017 pour les ERP lors de leur construction et des installations ouvertes au public lors de leur aménagement.

Les règles spécifiques aux portes des ERP ont pour objectif de faciliter la circulation des personnes à mobilité réduite dans le bâtiment. Celles-ci concernent notamment les caractéristiques dimensionnelles et la facilité d’utilisation des portes.

Quelles sont les principales normes à respecter pour les portes d’un ERP ?

Zoom sur les principales normes des portes en ERP à respecter.

Largeur de passage minimale

La largeur de passage minimale des portes dépend de la capacité d’accueil des locaux et zones desservies par celles-ci et du type d’ERP (neuf ou existant), comme indiqué dans le tableau ci-dessous :

Locaux et zones pouvant recevoir plus de 100 personnesLocaux et zones pouvant recevoir moins de 100 personnes
ERP neuf (Art. 10 de l’arrêté du 20 avril 2017)Porte avec un seul vantail : 1,40 m de largeur de passage utile minimale,
Portes avec plusieurs vantaux : 0,90 m de largeur nominale minimale pour le vantail couramment utilisé, soit 0,83 m de passage utile.
Tous les types de portes : 0,90 m de largeur nominale minimale, soit 0,83 m de passage utile.
ERP existant (Art. 10 de l’arrêté du 8 décembre 2014)Porte avec un seul vantail : 1,20 m de largeur de passage utile minimale,
Portes avec plusieurs vantaux : 0,80 m de largeur nominale minimale pour le vantail couramment utilisé, soit 0,77 m de passage utile.
Tous les types de portes : 0,80 m de largeur nominale minimale, soit 0,77 m de passage utile.

Sens d’ouverture des portes

L’article CO 45 de l’arrêté du 25 juin 1980 stipule que les portes desservant les établissements, compartiments, secteurs ou locaux pouvant recevoir plus de 50 personnes doivent s’ouvrir dans le sens de la sortie. Cette obligation vaut également pour toutes les portes des escaliers.

Poignées de porte en ERP

Les poignées de porte dans les ERP doivent être :

  • Facilement préhensibles et manoeuvrables en position debout comme assis, y compris par les personnes rencontrant des difficultés à saisir et à faire un geste de rotation du poignet,
  • Situées à une hauteur comprise entre 0,90 et 1,3 m du sol,
  • Situées à plus de 0,40 m d’un angle rentrant de parois ou de tout autre obstacle à l’approche d’un fauteuil roulant, sauf pour les portes ouvrant uniquement sur un escalier et les portes des sanitaires, cabines et espaces à usage individuel non adaptés.

Autres normes PMR des portes en ERP

La réglementation prévoit également les normes suivantes :

  • La durée d’ouverture des portes à ouverture automatique doit permettre le passage des personnes à mobilité réduite et le système doit être conçu pour détecter des personnes de toutes tailles et les animaux d’assistance,
  • Les portes qui comportent un système d’ouverture électrique doivent signaler le déverrouillage par un signal sonore et lumineux,
  • L’effort nécessaire pour ouvrir toute porte est inférieur ou égal à 50 N,
  • Les portes ou leur encadrement ainsi que leur dispositif de manoeuvre doivent présenter un contraste visuel par rapport à leur environnement,
  • Les portes équipées d’une partie vitrée importante doivent être repérables, ouvertes comme fermées, à l’aide d’éléments visuels contrastés par rapport à l’environnement immédiat.

La mise aux normes d’un ERP est un processus complexe en raison des nombreuses règles de sécurité incendie et d’accessibilité applicables aux portes. Il est ainsi vivement recommandé de faire appel à un professionnel, tel qu’Anco, pour prévenir toute sanction.

Tout savoir sur le diagnostic ERP

Temps de lecture: 4 minutes
Tout savoir sur le diagnostic ERP

Lors de la vente ou de la location d’un bien immobilier, le propriétaire a l’obligation de fournir certains diagnostics immobiliers afin d’informer le futur acquéreur/locataire sur certains aspects du bien (performance énergétique, risque d’exposition au plomb, état de l’installation intérieure de l’électricité, contrôle installation gaz, etc.).

Le diagnostic ERP, obligatoire dans de nombreux cas, renseigne sur l’existence de risques technologiques, miniers et naturels.

Découvrez en quoi consiste le diagnostic ERP ainsi que les obligations et les modalités liées à sa réalisation.

Un diagnostic ERP, c’est quoi ?

Le diagnostic ERP (état des risques et pollutions) est un diagnostic immobilier permettant d’informer le futur acquéreur ou locataire d’un bien immobilier sur l’existence de trois types de risques :

  • Technologiques : risques dont l’origine est liée à des activités humaines, tels que les accidents industriels et nucléaires, la rupture d’un barrage et le transport de marchandises dangereuses,
  • Miniers : risques liés à l’évolution des cavités souterraines et des vides résiduels liés aux anciens sites miniers (mouvements de terrain, effondrements, affaissements, etc.),
  • Naturels prévisibles : inondations, séismes, éruptions volcaniques, mouvements de terrain, avalanches, incendies de forêt, cyclones et tempêtes.

Ce document doit être remis au potentiel locataire ou acquéreur lors de la première visite du bien immobilier, si celle-ci a lieu. Dans tous les cas, le diagnostic ERP doit obligatoirement être daté et signé par :

  • Pour une location : le locataire avant d’être annexé au bail lors de sa conclusion,
  • Pour un achat : l’acquéreur avant d’être annexé à la promesse de vente, l’acte de vente ou le contrat préliminaire en cas de vente en l’état de futur achèvement (VEFA).

En outre, toute annonce relative à la vente ou à la location d’un bien immobilier devant faire l’objet d’un état des risques doit comprendre une mention précisant le moyen d’accéder aux informations concernant le bien.

Bon à savoir : le diagnostic ERP remplace l’ancien ESRIS (état des servitudes, risques et d’information sur les sols) depuis l’ajout du risque lié au radon en août 2018.

Le diagnostic ERP est-il obligatoire ?

L’obligation de réaliser et de remettre un diagnostic ERP au futur locataire ou au futur acquéreur d’un bien immobilier dépend du type de bien et de la localisation de ce dernier.

Les biens concernés

L’état des risques et pollutions est obligatoire pour la mise en location ou la mise en vente des biens immobiliers suivants :

  • Construction (appartement, immeuble d’appartement, maison, garage, cave, immeuble de bureaux, entrepôt, bâtiment agricole, etc.),
  • Terrain (constructible ou non),
  • Parcelle,
  • Ensemble de parcelles appartenant à un même propriétaire ou à une même indivision.

Les secteurs concernés

Selon l’article R125-23 du code de l’environnement, le propriétaire a l’obligation de fournir un diagnostic ERP si son bien est situé dans l’un des secteurs suivants :

  • Zone exposée au recul du trait de côte délimitée par :
    • Un plan local d’urbanisme (PLU),
    • Un document en tenant lieu,
    • Une carte communale,
  • Zone d’exposition aux risques délimitée par :
    • Un plan de prévention des risques technologiques (PPRT), 
    • Un plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPRNP),
    • Un plan de prévention des risques miniers (PPRM),
  • Périmètre mis à l’étude dans le cadre de l’élaboration d’un PPRT, PPRNP ou PPRM prescrit,
  • Zone de sismicité de niveau 2 (faible), 3 (modérée), 4 (moyenne) ou 5 (forte),
  • Zone à potentiel radon (gaz radioactif) significatif, soit de niveau 3,
  • Zone concernée par les obligations de débroussaillement et de maintien en l’état débroussaillé.

Le site Géorisques permet de consulter gratuitement si un bien immobilier est situé dans l’un des secteurs cités ci-dessus.

Quel est le contenu de l’état des risques et pollutions ?

L’article 125-24 du code de l’environnement précise que l’état des risques doit mentionner les informations suivantes :

  • La date de l’élaboration,
  • Le numéro de la ou des parcelles concernées,
  • Les zones ou périmètres dans lesquels se situe le bien.

Selon le cas, celui-ci doit également comprendre :

  • Pour chacun des plans de prévention des risques dans le périmètre duquel se trouve le bien :
    • Un extrait de document graphique situant le bien par rapport au zonage réglementaire,
    • L’extrait du règlement le concernant,
    • Une information stipulant si des travaux sont prescrits par ce règlement pour le bien et s’ils ont été réalisés,
  • La fiche d’information sur le risque sismique,
  • La fiche d’information sur le radon,
  • La liste des arrêtés portant reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle pris dans la commune qui ont affecté le bien concerné et qui ont donné lieu au versement d’une indemnité,
  • La fiche d’information sur les obligations de débroussaillement.

Quelle est la durée de validité d’un diagnostic ERP ?

La durée de validité de l’état des risques et pollutions est de six mois. Autrement dit, le vendeur ou le bailleur doit obligatoirement transmettre un diagnostic ERP ayant été établi depuis moins de six mois.

En outre, le diagnostic ERP doit systématiquement être actualisé si les informations qu’il contient ne sont plus exactes à la date de la signature du bail, de la promesse de vente ou de l’acte de vente.

Réaliser un diagnostic ERP en ligne : qui et comment ?

L’état des risques peut être rempli directement par le propriétaire du bien via le service en ligne suivant : « Aide au remplissage de l’état des risques et pollutions ».

La procédure est simple, rapide et gratuite :

  1. Localiser le bien en saisissant l’adresse ou le numéro de parcelle,
  2. Cliquer sur l’onglet vert en bas de la page “Complétez l’état des risques”,
  3. Télécharger l’état des risques au format PDF.

Prix d’un diagnostic ERP par un professionnel

Le propriétaire peut également faire appel à un professionnel pour réaliser le diagnostic ERP. Les diagnostiqueurs facturent généralement ce service entre 10 et 40 €. 

Bien que cela implique un coût supplémentaire, il s’agit d’une garantie d’obtenir un document conforme avec la législation en vigueur et de prévenir tout problème en cas de litige.

En effet, la responsabilité du propriétaire peut être engagée s’il mentionne de fausses informations dans l’annonce de vente ou de location. L’acquéreur ou le locataire peut alors faire un recours auprès du tribunal pour demander :

  • L’annulation du contrat,
  • Une réduction du prix de vente ou du loyer.

Tout savoir sur la réglementation désenfumage dans les ERP

Temps de lecture: 4 minutes

Les fumées constituent l’un des plus grands dangers lors d’un incendie dans un établissement recevant du public (ERP). Tandis que leur toxicité peut entraîner le décès des personnes, leur opacité entrave l’évacuation rapide des occupants et l’intervention des secours.

Pour extraire un maximum de fumée en cas de sinistre, les exploitants d’ERP ont l’obligation d’installer des systèmes de désenfumage dans certains endroits stratégiques. Ils doivent également veiller à entretenir et faire vérifier régulièrement leurs installations afin de garantir leur bon fonctionnement.

Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur la réglementation désenfumage en ERP afin d’assurer votre conformité avec la législation en vigueur.

L’importance de la réglementation désenfumage en ERP

Lors d’un incendie, les occupants d’un ERP peuvent souffrir de diverses blessures, telles que des brûlures et des traumatismes liés à la chute de matériaux. Bien que ces incidents constituent un réel danger, l’inhalation des fumées toxiques constitue la principale cause de décès.

En outre, les fumées sont opaques, ce qui entrave fortement la vision des personnes présentes et l’intervention des secours. Il est ainsi beaucoup plus difficile de se repérer dans l’espace et de suivre la procédure d’évacuation incendie.

De par sa capacité à extraire une partie des fumées toxiques et opaques en début d’incendie, le désenfumage constitue un élément crucial de la sécurité incendie dans les ERP.

Plus précisément, les installations de désenfumage permettent de :

  • Maintenir un niveau d’oxygène minimum,
  • Réduire au maximum la présence de gaz toxiques,
  • Améliorer la visibilité des occupants lors de l’évacuation,
  • Favoriser l’évacuation de la chaleur,
  • Limiter la propagation de l’incendie dans le bâtiment,
  • Faciliter l’intervention des services de secours.

Quelles sont les règles de désenfumage en ERP ?

L’objet, les principes et les obligations de désenfumage en ERP sont définis par le règlement de sécurité du 25 juin 1980. Les règles d’exécution du désenfumage et les solutions applicables aux escaliers, circulations horizontales et locaux accessibles au public sont précisées par l’instruction technique ministérielle IT 246 publiée dans l’arrêté du 22 mars 2004.

Principes généraux de désenfumage en ERP

Selon l’article DF 1 de l’arrêté du 25 juin 1980, le désenfumage a pour objet d’extraire, en début d’incendie, une partie des fumées et des gaz de combustion afin de maintenir praticables les cheminements destinés à l’évacuation du public.

Le désenfumage peut se faire de manière naturelle ou mécanique en utilisant l’une des méthodes suivantes :

  • Par balayage de l’espace par apport d’air neuf et évacuation des fumées,
  • Par différence de pressions entre le volume à protéger et le volume sinistré mis en dépression relative,
  • Par combinaison des deux méthodes.

Réglementation désenfumage des escaliers en ERP

Conformément à l’article DF 5, les escaliers encloisonnés doivent être désenfumés par un balayage naturel ou mis en surpression par rapport au(x) volume(s) adjacent(s). En aucun cas, les fumées ne sont extraites mécaniquement.

Pour les escaliers non encloisonnés, le désenfumage n’est pas exigible lorsque les volumes avec lesquels ceux-ci communiquent (niveaux, locaux, circulations, etc.) ne sont pas obligatoirement désenfumés. Si ces locaux sont désenfumés, l’escalier doit être séparé des niveaux inférieurs par des écrans de cantonnement et désenfumé au niveau supérieur par l’intermédiaire du volume avec lequel il communique.

Le désenfumage des escaliers qui desservent plus de deux niveaux en sous-sol est également obligatoire, sauf pour ceux desservant les parcs de stationnement.

Règles de désenfumage des circulations horizontales encloisonnées et des halls accessibles au public

L’article DF 6 précise que les circulations horizontales encloisonnées doivent être désenfumées par un balayage mécanique ou naturel. Cette obligation est uniquement applicable pour les circulations :

  • D’une longueur totale supérieure à 30 mètres,
  • Desservies par des escaliers mis en surpression,
  • Desservant des locaux réservés au sommeil,
  • Situées en sous-sol.

Les halls accessibles au public sont considérés comme des circulations par la réglementation. Ceux-ci sont cependant désenfumés dans les conditions prévues pour les locaux lorsqu’une des conditions ci-dessous est remplie :

  • Le désenfumage des circulations du niveau concerné est exigé,
  • Leur superficie est supérieure à 300 m².

Règles de désenfumage des locaux accessibles au public

L’article DF 7 de l’arrêté du 25 juin 1980 impose le désenfumage mécanique ou naturel des :

  • Locaux de plus de 100 m² en sous-sol,
  • Locaux de plus de 100 m² sous ouverture sur l’extérieur (porte ou fenêtre),
  • Locaux de plus de 300 m² en rez-de-chaussée et en étage.

Zoom sur les obligations d’entretien et de vérification des installations de désenfumage

Afin de garantir la sécurité des occupants d’un ERP, l’exploitant est également tenu d’entretenir et de faire vérifier régulièrement les installations de désenfumage. Ce contrôle de la sécurité incendie est encadré par des normes strictes.

Entretien et exploitation des installations désenfumage en ERP

L’exploitant ou le propriétaire d’un ERP a l’obligation de faire réaliser périodiquement des opérations d’entretien sur les systèmes de désenfumage du bâtiment. Celles-ci doivent être réalisées par un personnel compétent.

L’article DF 9 rend obligatoires les opérations suivantes :

  • L’entretien des sources de sécurité conformément aux dispositions de l’article EL 18,
  • L’entretien courant des éléments électriques et mécaniques selon les prescriptions des constructeurs,
  • L’entretien du système de sécurité conformément aux dispositions de l’article MS 68 et à la notice du constructeur.

Les vérifications techniques obligatoires des systèmes de désenfumage en ERP

L’article DF 10 de l’arrêté du 25 juin 1980 indique que les vérifications périodiques des installations de désenfumage doivent être réalisées chaque année et concernent :

  • Le fonctionnement des commandes manuelles et automatiques,
  • Le fonctionnement des volets, exutoires, ouvrants et ventilateurs de désenfumage,
  • La fermeture des éléments mobiles de compartimentage participant à la fonction désenfumage,
  • L’arrêt de la ventilation de confort mentionné à l’article DF 3,
  • Les mesures de pression, de débit et de vitesse pour les systèmes de ventilation mécanique.

Les vérifications techniques obligatoires doivent être réalisées soit par un organisme agréé par le ministre de l’intérieur, soit par un technicien compétent.

Bon à savoir : si un système de sécurité incendie (SSI) de catégorie A ou B et une installation de désenfumage mécanique sont présents, la périodicité des vérifications passe à trois ans.

Vous l’aurez compris, la réglementation désenfumage en ERP est particulièrement stricte et difficile à appréhender. Pour garantir votre conformité avec celle-ci et l’ensemble des normes de prévention incendie en ERP en vigueur, il est vivement recommandé de faire appel à un bureau de contrôle agréé et expérimenté, tel que Anco.

Tout savoir sur l’attestation d’accessibilité dans les ERP

Temps de lecture: 4 minutes
attestation accessibilité erp

Depuis la loi du 11 février 2005, tous les établissements recevant du public (ERP) doivent être accessibles à tous les types de handicap. Ceux-ci doivent respecter une législation stricte comportant de nombreuses règles d’accessibilité ERP.

Pour attester de la conformité de son établissement avec ces normes, le gestionnaire ou le propriétaire doit obligatoirement obtenir une attestation d’accessibilité ERP.

Dans ce guide, nous vous expliquons tout ce qu’il faut savoir sur ce document afin de garantir votre conformité avec la législation en vigueur.

L’attestation d’accessibilité en ERP : définition et enjeux

L’attestation d’accessibilité d’un établissement recevant du public est un document qui certifie que l’ERP est conforme à la réglementation en vigueur en matière d’accessibilité. Chaque ERP est tenu de disposer d’une attestation d’accessibilité, laquelle doit être connue des services suivants :

  • Préfet de département,
  • Commission pour l’accessibilité de la commune où est implanté l’établissement.

L’importance de l’accessibilité dans les ERP

Depuis l’adoption de la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, les ERP doivent respecter certaines obligations légales en matière d’accessibilité.

L’objectif est de permettre à toute personne, sans distinction, de pouvoir entrer, circuler et bénéficier des services et des informations disponibles dans les parties ouvertes au public d’un ERP.

Zoom sur les normes d’accessibilité dans les ERP

Les normes générales d’accessibilité dans les ERP sont définies aux articles L161-1 à L165-7 du code de la construction et de l’habitation (CCH). Pour être conforme et recevoir son attestation d’accessibilité, un ERP doit rendre accessibles les éléments suivants :

  • Cheminements extérieurs,
  • Parking,
  • Conditions d’accès et d’accueil du bâtiment,
  • Circulations horizontales et verticales à l’intérieur du bâtiment,
  • Locaux intérieurs et sanitaires ouverts au public,
  • Portes, sas intérieurs et sorties,
  • Revêtements de sols et parois,
  • Mobiliers intérieurs et extérieurs ainsi que les équipements.

Il est important de noter que les règles sont plus souples pour les ERP qui sont situés dans des bâtiments existants. En effet, la réglementation prévoit certaines dérogations aux règles d’accessibilité PMR dans l’existant en tenant compte de la difficulté accrue de modifier un bâti plus ou moins ancien.

Les ERP situés dans un bâtiment neuf doivent, quant à eux, respecter scrupuleusement les normes d’accessibilité.

Comment obtenir une attestation accessibilité pour son ERP ?

Selon la catégorie de l’établissement accueillant du public, l’attestation d’accessibilité peut prendre la forme d’une simple déclaration sur l’honneur.

L’obtention de l’attestation d’accessibilité peut toutefois nécessiter la réalisation d’un contrôle par un organisme extérieur pour certaines catégories.

Obtenir une attestation d’accessibilité pour un ERP de 5e catégorie

Pour un ERP de cinquième catégorie, voici les démarches à entreprendre pour obtenir une attestation d’accessibilité :

  • Réaliser un autodiagnostic de son établissement à l’aide d’un outil disponible sur le site du Ministère de la Transition Écologique afin de vérifier sa conformité avec la réglementation en matière d’accessibilité,
  • Remplir une déclaration sur l’honneur de la conformité de son établissement (modèle à remplir disponible en ligne),
  • Joindre l’ensemble des documents justificatifs à sa demande (autorisations de travaux, permis de construire, dérogations, etc.),
  • Envoyer le dossier complet en ligne ou par courrier recommandé avec accusé de réception au préfet du département où est situé l’ERP.

Selon les délais d’instruction constatés par l’administration sur 90 % des demandes traitées lors des 30 derniers jours, les délais d’instruction sont les suivants :

  • Dans le meilleur des cas : trois jours,
  • Pour les dossiers qui nécessitent plusieurs échanges : 16 jours,
  • Pour les dossiers incomplets ou qui nécessitent de nombreux échanges avec l’administration : plus d’un an.

Obtenir une attestation d’accessibilité pour un ERP de catégorie 1 à 4

Si l’ERP est un établissement recevant du public de catégorie 1 à 4, la déclaration sur l’honneur ne suffit pas. Le gestionnaire de l’établissement doit réaliser une demande en ligne en respectant les étapes suivantes :

  • Remplir le formulaire d’attestation d’accessibilité,
  • Envoyer les documents certifiant la conformité de l’établissement avec la réglementation en matière d’accessibilité :
    • Attestation de conformité délivrée par un architecte ou un contrôleur technique agréé,
    • Arrêté municipal d’ouverture de l’ERP,
    • Procès-verbal du groupe de visite « accessibilité » de la CCDSA.

Selon les délais d’instruction constatés par l’administration sur 90 % des demandes traitées lors des 30 derniers jours, les délais d’instruction sont les suivants :

  • Dans le meilleur des cas : 14 jours,
  • Pour les dossiers qui nécessitent quelques échanges : cinq mois,
  • Pour les dossiers incomplets ou qui nécessitent de nombreux échanges avec l’administration : environ trois ans.

Bon à savoir : en cas d’acceptation de la demande, un récépissé est envoyé au gestionnaire. Celui-ci lui permet de mettre à jour son registre public d’accessibilité en attendant la réception de l’attestation.

Risques et sanctions en cas de non-respect des règles d’accessibilité en ERP

Le gestionnaire ou le propriétaire d’un ERP qui ne respecte pas les normes d’accessibilité, dont l’obligation d’obtenir une attestation accessibilité, s’expose à des sanctions administratives et pénales.

L’article L122-6 du CCH indique que l’établissement peut être fermé administrativement lorsque les règles d’accessibilité ne sont pas respectées. L’article L152-4 prévoit également une sanction pénale de 45 000 € pour les personnes physiques et de 225 000 € pour les personnes morales.

Questions fréquemment posées sur l’attestation d’accessibilité en ERP

Où trouver le modèle d’attestation d’accessibilité pour un ERP de 5e catégorie ?

Le gouvernement propose un modèle d’attestation d’accessibilité pour les ERP de 5ème catégorie qui est accessible en ligne. Pour y accéder, cliquez ici.

Qu’est-ce qu’une attestation d’accessibilité pour un ERP ?

Une attestation d’accessibilité est un document obligatoire permettant au gestionnaire d’un ERP de déclarer l’accessibilité de l’établissement auprès des services administratifs départementaux.

Accès pompier : zoom sur la réglementation en ERP

Temps de lecture: 3 minutes

Lors d’un incendie au sein d’un établissement recevant du public (ERP), les sapeurs-pompiers doivent pouvoir accéder rapidement aux bâtiments avec leurs engins de secours afin de réaliser des sauvetages et lutter contre le feu. Les accès pompier sont des cheminements spécialement conçus pour faciliter au maximum la circulation et l’utilisation des véhicules de lutte contre l’incendie à proximité des bâtiments.

Découvrez l’importance et les caractéristiques réglementaires des accès pompier selon la réglementation en ERP afin de garantir votre conformité.

Accès pompier et réglementation en ERP : contexte et enjeux

Selon l’article CO 1 de l’arrêté du 25 juin 1980, les ERP doivent être conçus et desservis de façon à permettre en cas de sinistre :

  • L’évacuation rapide et en bon ordre de la totalité des personnes, ou leur évacuation différée si celle-ci est rendue nécessaire,
  • L’intervention des secours,
  • La limitation de la propagation de l’incendie.

Afin de lutter contre les incendies, les sapeurs-pompiers doivent pouvoir conduire leurs engins jusqu’au lieu du sinistre. Tout bâtiment, quel qu’il soit, doit dès lors pouvoir être facilement accessible par les engins de secours afin de réaliser des sauvetages et lutter contre les incendies dans les meilleures conditions.

La réglementation impose des normes strictes applicables aux accès pompiers en ERP afin de permettre aux engins de secours d’effectuer le plus rapidement possible les actions suivantes :

  • Entrer sur zone,
  • Se retourner,
  • Se stabiliser.

Les différents types d’accès pompier selon la réglementation des ERP

L’article CO 2 de l’arrêté du 25 juin 1980 distingue trois types de voies de desserte en ERP pour les engins de secours : les voies engins, les voies échelles et les espaces libres.

D’une manière générale, les bâtiments dont le plancher bas du dernier niveau accessible au public est à moins de 8 mètres au-dessus du sol doivent être desservis par des voies engins ou des espaces libres.

Les bâtiments pour lesquels cette différence est supérieure à 8 mètres doivent être desservis par des voies échelles.

Les voies engins

Conformément à l’article CO 2 de l’arrêté du 25 juin 1980, les voies utilisables par les engins de secours (voie engins) doivent répondre aux caractéristiques suivantes :

  • Largeur minimale (bandes réservées au stationnement exclues) :
    • 3 mètres pour une voie dont la largeur exigée est comprise entre 8 et 12 mètres,
    • 6 mètres pour une voie dont la largeur exigée est égale ou supérieure à 12 mètres,
  • Force portante : calculée pour un véhicule de 160 kilonewtons avec un maximum de 90 kilonewtons par essieu, ceux-ci étant distants de 3,60 mètres au minimum,
  • Résistance au poinçonnement : 80 N/cm2 sur une surface minimale de 0,20 m2,
  • Rayon intérieur minimal R : 11 mètres,
  • Hauteur libre : 3,50 mètres,
  • Pente : inférieure à 15 %.

Les voies échelles

Une voie échelle est une partie de la voie engin qui est destinée à la mise en station des échelles aériennes afin de permettre aux pompiers d’accéder aux étages du bâtiment par l’extérieur.

Les voies échelles doivent respecter des caractéristiques renforcées :

  • Longueur minimale : 10 mètres,
  • Largeur libre minimale de la chaussée : 4 mètres,
  • Pente maximale : 10 %.

La disposition de la voie par rapport à la façade desservie doit permettre aux échelles aériennes d’atteindre un point d’accès (coursives, balcons, etc.) à partir duquel les sapeurs-pompiers doivent pouvoir atteindre toutes les baies de cette façade. En outre, la distance maximale entre deux points d’accès ne peut jamais excéder 20 mètres.

Bon à savoir : si la voie échelle est en impasse, sa largeur minimale est portée à 10 mètres avec une chaussée libre de stationnement de 7 mètres de large au moins.

Les espaces libres

Les espaces libres sont des espaces répondant aux caractéristiques minimales suivantes :

  • La plus petite dimension est au moins égale à la largeur totale des sorties de l’établissement sur cet espace, sans être inférieure à 8 mètres,
  • Ne comporter aucun obstacle susceptible d’entraver l’écoulement régulier du public,
  • Permettre l’accès et la mise en œuvre facile du matériel nécessaire pour réaliser les sauvetages et lutter contre le feu,
  • La distance entre les issues du bâtiment sur cet espace et d’au moins une voie engins doit être inférieure à 60 mètres,
  • La largeur minimale de l’accès à l’espace libre depuis la voie engins est de :
    • 1,80 mètre lorsque le plancher bas du dernier niveau accessible au public est de 8 mètres au plus au-dessus du sol,
    • 3 mètres lorsque le plancher bas du dernier niveau accessible au public est à plus de 8 mètres au-dessus du sol.

Les espaces libres peuvent être mis en place lorsque la disposition du bâtiment ne permet le tracé de voies engins. Il est toutefois obligatoire d’obtenir l’autorisation de la commission de sécurité compétente pour remplacer les voies engins par des espaces libres.