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Pendant près de 5 ans, Adrien a été dans l'équipe des contrôleurs d'Anco, pour des projets de construction allant de la maison individuelle à la tour de 20 étages. Passionné de nouvelles technologies et initiateur de ce blog, il est maintenant responsable de la communication d'Anco en télétravail.

Catégorie d’importance sismique : de quoi s’agit-il ?

Temps de lecture: 3 minutes
Découvrir les catégories d'importance sismiques

La réglementation parasismique considère plusieurs niveaux d’agression sismique sur les sites de construction. Ces niveaux sont aussi appelés catégories d’importance sismique. Lesdits niveaux sont classés de la catégorie I (qui regroupe les bâtiments à très faible enjeu) à la catégorie V (qui regroupe les bâtiments faisant l’objet d’un risque important d’écroulement) et ont un impact sur le type de construction parasismique nécessaire.

Voyons quelles sont les différentes catégories d’importance sismique et en quoi elles sont importantes pour la construction d’un ouvrage ou bâtiment.

Définition d’une catégorie d’importance sismique

L’objectif de la réglementation parasismique est de protéger les vies humaines en appliquant des règles de construction adaptées au niveau d’agression sismique relatif à chaque site de construction.

La réglementation sismique définit également des zones de sismicité ainsi que des catégories d’importance. Ces dernières reflètent l’enjeu associé à un bâtiment spécifique.

Les différentes catégories d’importance sismique

La réglementation parasismique a établi cinq catégories d’importance sismique. Toutes regroupent les ouvrages (bâtiments, équipements, installations, ponts, etc.) pour lesquels les conséquences d’un séisme sont limitées à leurs occupants et à leur voisinage immédiat.

  • La catégorie I regroupe les ouvrages dont la défaillance suite à une activité sismique ne présente qu’un risque minime pour les personnes ou l’activité économique,
  • La catégorie II regroupe les ouvrages dont la défaillance suite à une activité sismique présente un risque moyen pour les personnes ou l’activité économique,
  • La catégorie III regroupe les ouvrages dont la défaillance suite à une activité sismique présente un risque élevé ainsi que ceux qui présentent le même risque en raison de leur importance socio-économique,
  • La catégorie IV regroupe les ouvrages dont le comportement est primordial pour la sécurité civile, pour la défense ou pour le maintien de l’ordre public (gestion de crise). 
  • La catégorie V est une catégorie exceptionnelle regroupant l’ensemble des ouvrages professionnels et d’habitation implantés dans les Antilles françaises. En effet, une très grande activité sismique est enregistrée dans cette région du monde, raison pour laquelle des directives extraordinaires ont été établies.
  • À noter que les bâtiments d’habitation sont généralement classés en catégorie II ou en catégorie III. Le choix de la catégorie dépend du nombre de personnes présentes dans le bâtiment, avec une limite de 300 personnes et une hauteur maximale de 28 mètres par bâtiment.

À quoi servent les catégories d’importance sismiques ?

La connaissance de la zone de sismicité à laquelle un chantier est soumis permet l’application de règles de construction parasismiques adaptées. Il en va de même pour les catégories d’importance sismique. Celles-ci garantissent une faible probabilité d’écroulement des ouvrages pour un niveau d’agression sismique de référence. L’objectif est de limiter les éventuels dégâts subis par les bâtiments.

Quels sont les textes qui définissent ces catégories ? 

De nombreux textes de loi définissent les catégories préalablement citées, notamment :

  • L’article L112-18 du Code de la construction et de l’habitation,
  • Le décret n° 2010-1254 du 22 octobre 2010 relatif à la prévention du risque sismique,
  • Le décret n° 2010-1255 du 22 octobre 2010 portant sur la délimitation des zones de sismicité du territoire français,
  • L’arrêté du 22 octobre 2010 modifié relatif à la classification et aux règles de construction parasismique applicables aux bâtiments de la classe dite « à risque normal »,
  • La norme NF EN 1998-1, dite Eurocode 8-1, relative au calcul des structures pour leur résistance aux séismes,
  • La norme NF P 06-013, dite règles PS92, relative aux règles parasismiques applicables aux bâtiments,
  • La norme NF P 06-014, dite règles PS-MI 89 révisées 92, relatives à la construction parasismique des maisons individuelles et des bâtiments assimilés.

Rappelons que la règle générale de construction parasismique pour les bâtiments, ou Eurocode 8 (qui a remplacé les règles PS 92), est harmonisée au niveau européen. Certaines des règles susmentionnées sont transitoires et intègrent des préconisations sur la conception du bâtiment, des méthodes de dimensionnement de la structure, ainsi que des règles d’exécution.

Si vous souhaitez en apprendre plus sur les constructions parasismiques :

Questions fréquentes sur les catégories d’importance sismique

Combien de catégories d’importance différentes existe-t-il concernant les bâtiments ?

Les bâtiments peuvent être classés en quatre catégories d’importance différentes : I, II, III et IV.

À quelle norme faut-il se référer pour connaître les dimensions de construction des bâtiments selon leur importance sismique ?

Il faut se référer à l’Eurocode 8 pour connaître le calcul des structures pour leur résistance aux séismes.

Dans quelle zone sismique êtes-vous ?

Temps de lecture: 2 minutes

zone-sismique-france-nouveau.jpg

En 2011, la carte du zonage sismique a été modifiée, en accord avec la norme parasismique Eurocode 8. Avec ce nouveau zonage, plus de 50% des communes sont concernées par le risque sismique.

Le zonage sismique a changé en 2011

nouvelle zone sismique en francePour bénéficier de l’amélioration de la connaissance de la sismicité depuis 1984. Le zonage sismique précédent datait de 1991 pour la loi, mais les données dataient de 1984. Le nouveau zonage sismique a donc bénéficié des avancées scientifiques des vingt dernières années dans la connaissance du phénomène sismique.

Pour s’accorder avec la nouvelle norme parasismique Eurocode 8. En effet, le nouveau zonage sismique du territoire permet de s’accorder avec les principes de calcul de la norme Eurocode 8, en vigueur depuis le 1er mai 2011.

Cliquez sur l’image de gauche pour voir le zonage en détail.

 

5 zones de sismicité dans le nouveau zonage sismique français

La zone 5, regroupant les îles antillaises, correspond au niveau d’aléa le plus élevé du territoire national.
La métropole et les autres DOM présentent quatre zones sismiques, de la zone 1 de très faible sismicité
(bassin aquitain, bassin parisien…) à la zone 4 de sismicité moyenne (fossé rhénan, massifs alpin et
pyrénéen).

Un outil fiable et très pratique

Pour savoir si votre commune est concernée par le risque sismique : Macommune.prim.net
Entrez le code postal de votre commune, et vous connaîtrez tous les risques naturels présents sur votre commune, ainsi que l’histoire des catastrophes naturelles qui y ont eu lieu.

Comparaison avec l’ancien zonage sismique

Zones de l'ancien zonage sismique de 1991

Sur les 36 697 communes que compte la France, le risque sismique concerne aujourd’hui 21 000 communes, contre 5000 communes avec l’ancien zonage sismique.

Comme mentionné plus haut, la géophysique et le risque sismique n’ont pas « réellement » changé en 2011 en France, simplement le risque est mieux pris en compte par la nouvelle règlementation parasismique, du fait de l’amélioration des connaissances.

Sources

Décret n° 2010-1254 du 22 octobre 2010 relatif à la prévention du risque sismique et

Décret n° 2010-1255 du 22 octobre 2010 portant délimitation des zones de sismicité du territoire français

Plan Séisme (Aléa) et Plan Séisme (Zonage)

 

 

Questions fréquentes sur les zones sismiques en France

Combien y a-t-il de zones sismiques en France ?

Il existe 5 zones de sismicité en France. La zone 1 est une zone de sismicité très faible alors que la zone 5 correspond à une sismicité forte.

Quelles sont les régions de France se trouvant en zone de sismicité forte ?

Les îles des Antilles sont la seule zone française à se trouver en zone 5.

Les effets de site : définition et conséquences en cas de séisme

Temps de lecture: 4 minutesEffet de site sur une route d'un séisme

Lors d’un séisme, les constructions sont impactées directement par le sol. La nature et les propriétés mécaniques des sols modifient l’intensité et la durée des secousses sismiques. Ce sont les effets de site. Connaître ces effets permet d’améliorer les constructions parasismiques.

Découvrez en détail ce qu’est un effet de site et comment le sol et la topographie d’une région influencent ce phénomène.

Qu’est-ce qu’un effet de site ?

L’effet de site est un phénomène qui a pour effet de modifier l’amplitude et les caractéristiques d’un mouvement sismique. Autrement dit, lors d’un séisme, cela se traduit par des secousses amplifiées et prolongées.

L’effet de site est causé par les caractéristiques spécifiques en termes de topographie et de géologie d’une zone géographique.

Quelle est l’influence du sol et de la topographie en cas d’effet de site ?

En cas d’effet de site, c’est en grande partie la nature du sol qui va modifier l’intensité des ondes sismiques, et par conséquent, les dommages occasionnés.

La topographie d’une zone géographique peut également provoquer un effet de site.

L’influence du sol

La nature des couches géologiques proches de la surface de la Terre influence fortement l’intensité d’un séisme. Chaque milieu géologique dispose de propriétés mécaniques différentes qui modifient la vitesse de propagation et l’amplitude des ondes sismiques.

Les sols rocheux et durs ont tendance à ne pas être affectés par les effets de site. À contrario, les sols mous avec des couches épaisses de sédiments subissent des effets de site.

En France, certaines villes sont touchées par des effets de site importants. C’est par exemple le cas des villes de Nice, Grenoble ou encore Lourdes.

Dans certains cas, le sol peut perdre ses propriétés mécaniques durant un séisme. Cela peut produire certains phénomènes, comme par exemple :

  • Une liquéfaction des sols, 
  • Un tassement des sols,
  • Une dislocation,
  • Un glissement de terrain.

Les conséquences en termes de dommages aux bâtiments sont généralement catastrophiques : fissures sur les constructions ou encore créer un risque d’effondrement pour un immeuble. Les constructions supposées résister aux secousses d’un séisme ne peuvent effectivement pas résister à ce type d’effet de site.

L’influence de la topographie

Il a été également prouvé que la topographie a une incidence sur les effets de site. Plus le relief d’une zone géographique est marqué (collines, pentes, montagnes, etc.), plus il est probable qu’un effet de site se produise. 

Les secousses sismiques, et par conséquent les dommages occasionnés, sont plus intenses au sommet des reliefs ou sur le rebord d’une falaise. La topographie influence fortement l’amplification du mouvement de sol.

Exemples d’effets de site lors d’un séisme

Voici quelques exemples d’effets de site.

Liquéfaction des sols

La liquéfaction d’un sol peut se produire durant un séisme. C’est un processus brutal et temporaire durant lequel un sol perd une partie ou la totalité de sa résistance au cisaillement par augmentation de la pression interstitielle.

Ce phénomène a lieu dans les zones constituées de sols saturés en eau (sables, limons, argiles, etc.). Les conséquences d’une liquéfaction d’un sol peuvent être dramatiques. Les déformations du sol de forte amplitude peuvent en effet entraîner l’enfoncement ou l’effondrement de bâtiments.

Glissement de terrain

Les effets de site ont un impact indéniable sur le déclenchement de glissements de terrain.

Un glissement de terrain peut être constitué par la chute de blocs, de masses de terre et/ou de boue. Les conséquences d’un tel phénomène peuvent être tout aussi destructrices que les mouvements du sol générés par le séisme.

Dans un milieu avec une forte topographie et des couches importantes de sédiments, la probabilité qu’un glissement de terrain se produise durant un séisme est fortement augmentée.

La cuvette alluvionnaire

Dans les zones avec un remplissage sédimentaire, les secousses d’un séisme sont plus fortes et durent plus longtemps. Cela est dû au fait que les ondes du séisme rebondissent à la verticale entre le fond et la surface du remplissage sédimentaire. De plus, les ondes sismiques se retrouvent piégées dans ce qui est appelé la cuvette alluvionnaire. Cette dernière s’apparente à un creux fermé de tous les côtés par des pentes. 

Le séisme qui a frappé la ville de Mexico en 1985 illustre parfaitement ce phénomène d’effet de site. Mexico est située dans une cuvette alluvionnaire qui a provoqué des amplifications de facteur 10 entre l’épicentre du séisme (situé à plusieurs centaines de kilomètres) et le centre de la ville. De nombreuses constructions se sont effondrées à cause de l’effet de site.

effet de site mexico : cuvette alluvionnaire

Impacts et conséquences des effets de site sur la construction

Les effets de site impactent énormément la manière dont les bâtiments doivent être construits. La nature des sols modifie en effet leurs mouvements lors d’un séisme. Lors de la construction d’un bâtiment dans une zone sujette aux effets de site, certaines normes parasismiques doivent être respectées, notamment l’Eurocode 8.

Si vous vous intéressés aux constructions et normes parasismiques, n’hésitez pas à consulter nos articles dédiés :

4 façons de Construire sa Maison

Temps de lecture: 5 minutes

construire maison

Maison en L, maison en bois, maison BBC*…Oui, mais avec quelle méthode ? Nos ingénieurs livrent leurs expériences de terrain et comparent 4 méthodes pour Construire Sa Maison : En passant par un Constructeur, un Entrepreneur, en Autoconstruction, et en assurant soi-même la Coordination du chantier. Comparatif.

*Bâtiment à Basse Consommation

  Coût Respect
Normes
Qualité
Finitions
Durée
Chantier
Assurance Valeur Revente
Constructeur
de Maison
 smiley malheureux  smiley heureux  smiley heureux  smiley heureux  smiley heureux  smiley heureux
Auto
construction
 smiley heureux  smiley malheureux  Incertain  smiley malheureux  smiley malheureux  Incertain
Un Entrepreneur  smiley heureux  Incertain  Incertain  smiley heureux  Incertain  Incertain
Gestion du Projet  smiley heureux  smiley heureux  smiley heureux  smiley heureux  smiley heureux  smiley heureux

 

1) Faire construire par un constructeur de maisons individuelles

Dans ce cas, l’objectif est assez clair : vous déléguez la majeure partie du travail au constructeur. C’est une excellente solution, à condition que vous choisissiez un constructeur qui ait une bonne réputation. Elle est également adaptée à la construction de maison BBC, maison passive, écologique : Choisissez en conséquence le constructeur de maisons. Le seul revers, c’est le coût de cette solution, onéreuse du fait de la marge du constructeur.

Nos conseils :

• Même si vous faîtes appel à un constructeur renommé, suivez attentivement le déroulement des opérations. Et ne croyez pas qu’il suffit de faire quelques chèques pour que tout aille comme vous voulez. Faîtes des visites sur le chantier, posez des questions et dites ce que vous en pensez.

 

2) Autoconstruction : Construire sa maison soi-même

C’est un cas assez fréquent, en général pour les artisans, les personnes du métier ou bien les âmes de bricoleurs. L’avantage avancé est financier. Le risque ici est… l’excès de confiance ! Dans la construction de bâtiments, chacun a son rôle, et cela fonctionne très bien ainsi. Un artisan aura peut-être tout le savoir-faire nécessaire pour construire sa maison, mais il n’est pas géotechnicien, ni ingénieur. Et l’inverse est également vrai : nous sommes ingénieurs, et nous ne savons pas réaliser du béton, ou de poser du carrelage, en pratique. Engager un artisan de confiance, qui fera mieux et plus vite, reviendrait au final moins cher.

Si vous décidez de construire votre maison seul, voici les risques à connaître, avant…

  • Pendant la construction, si vous avez un problème, cela vous coûtera plus cher de faire appel à un professionnel, qui n’est jamais très partant pour faire du « rafistolage ».
  • Souvent, la durée de chantier s’étale sur plusieurs années pour arriver au bout.
  • L’assurance de votre villa coûtera plus cher
  • En cas de pépin (fissures, arrachage de la charpente bois, étanchéité et dégât des eaux), votre assurance risque de ne pas vous couvrir.
  • En autoconstruction, il est très difficile de construire une maison BBC, écologique, passive….
  • Votre maison aura peut-être un peu moins de valeur à la revente, surtout dans les zones à risque, zone sismique, maison exposée aux tempêtes, bref, partout où il y a des dispositions particulières à prendre.

 

3) Vous faîtes uniquement appel à une entreprise générale

Pour les mêmes raisons qu’au dessus, cette solution est très rarement la bonne. Même un très bon entrepreneur n’a pas toutes les compétences : architecte, ingénieur… Méfiez-vous des personnes qui prétendent savoir tout faire parce qu’ils ont 50 ans de métier…

Soyez particulièrement vigilants vis-à-vis des maisons en bois très peu chères, qui sont certes attractives, mais les plans de ces maisons en bois sont souvent inexistants, et aucun calcul de structure n’a été mené, sans parler du confort thermique et de l’isolation acoustique.

 

4) Vous assurez vous-même la gestion de la construction en vous entourant de professionnels

Cette solution nécessite un engagement fort de la part du client, mais elle peut être très rétributrice. Le client, appelé « Maitre d’ouvrage« , organise lui-même son projet de construction : achat du terrain, demandes de devis, contrats avec les entreprises… Le maitre d ouvrage vérifie le bon déroulement du chantier, le respect du budget, des délais, et le respect du code de la construction.

Pas besoin d’être un Pro de la construction. Pour l’aider et le conseiller, le maitre d ouvrage fait appel à plusieurs intervenants, un architecte ou un maître d’oeuvre, un géotechnicien, un BET et un bureau de controle, voire un AMO, pour déléguer une grande partie de ses tâches.

Pour avoir plus d’informations, lisez notre article sur les 10 intervenants d’un chantier de construction.

 

Questions fréquentes sur les différentes façons de construire sa maison

Comment choisir un constructeur pour sa maison ?

Plusieurs critères sont à prendre en compte dans le choix du constructeur de votre future maison : sa notoriété, son savoir-faire, sa stabilité financière. N’hésitez pas à prendre contact avec plusieurs constructeurs.

Combien coûte une maison auto-construite ?

Le prix dépend évidemment de la taille de la maison et des matériaux utilisés. Il est généralement admis que le mètre carré revient entre 300 et 600 € pour une auto-construction (sans compter le prix du terrain).

Construire sa maison en 2012

Temps de lecture: 6 minutesEt si cette année était propice à un projet que vous attendez depuis longtemps : la construction de votre maison ? L’équipe d’ANCO a réunit ses plus précieux conseils, basés sur notre expérience sur le terrain, pour éviter les écueils et que votre villa se construise dans les meilleures conditions.

Pourquoi ne pas lire l’article Construire sa maison en 2013 ?

Note : Cet article a été repris par notre équipe, et vous pouvez lire les mêmes informations au travers d’autres articles plus courts, ce qui nous a semblé faciliter la lecture. Voir par exemple 8 Risques à connaître avant de faire construire sa maison, Les 10 intervenants d’un projet de construction, et 4 façons de Construire sa Maison.

Pourquoi construire une maison individuelle nécessite de la préparation

Une maison, un produit unique. Si on compare une maison avec une voiture, une voiture fonctionne toujours quand vous l’achetez, elle est moins chère, dispose de hautes technologies… mais la différence est qu’une voiture est un produit industriel, fabriqué à des millier d’exemplaires, qui a été conçu, testé, re-testé, par des centaines d’ingénieurs qui ont dû résoudre autant de problèmes.

Alors qu’une maison, en bois, en béton, aussi simple soit-elle, est un produit unique. Même 2 maisons avec des plans identiques, seront posées sur des sols différents, avec une topographie et un environnement différent.

Devant la relative complexité de ce projet, nous conseillons doncà nos clients de s’impliquer dans leur projet de construction (par exemple en posant des questions). Un client impliqué fait souvent la différence. Voici les principaux points surlesquels vous devriez porter votre attention.

Risques et enjeux autour de la construction d’une maison.

Risques liés à l’environnement du terrain

  • Inondations (1 commune sur 2 en France)
  • Glissements de terrain
  • Sismicité (plus d’un département sur deux est concerné par les risques sismiques par la nouvelle norme européenne Eurocode 8)
  • Exposition aux vents

Risques structurels

  • En fondations
  • Sur la superstructure (hors-sol)

Enjeux énergétiques : Isolation et équipements

  • la qualité des matériaux et des équipements utilisés, avec une pose conforme, déterminent votre niveau de confort thermique et le montant de vos futures factures énergétiques.

Autres enjeux

  • Acoustique : une maison en milieu urbain aura des besoins d’isolation acoustique différents de ceux d’une maion de campagne
  • Accessibilité : votre maison doit-elle rester pratique et accessible pour vos vieux jours ?

Financement. En dehors de la construction, une bonne phase de préparation est également nécessaire pour s’assurer du bon financement du projet de construction. Lorsque vous voyez un terrain avec 4 murs en briques, qui paraît abandonnée depuis des années, il s’agit très probablement d’un projet dont le financement a été mal estimé dès le départ.

Lors de cette phase d’évaluation du budget nécessaire et de recherche de financement, vous aurez peut-être de bonnes surprises… Savez-vous qu’en Martinique par exemple, tout particulier peut toucher pour la construction d’une maison créole une subvention de la Région* à hauteur de 14 000 € ?

Bref, vous aurez compris le conseil n°1 de notre équipe, pour construire votre maison individuelle dans la sérénité, il s’agit de vous impliquer dans la préparation de votre projet. Oui… mais concrètement, comment faire ?

*anciennement « prisme parasismique », aujourd’hui renommée prime ARCD, dont l’objectif est de vous pousser à construire une maison parasismique et paracyclonique.

 

Comment construire une maison individuelle en sérénité ?

Ce sont vos choix en tant que client, qui vont déterminer la manière dont la construction va se dérouler. Dans notre bureau, nous rencontrons « grosso modo » 4 cas :

  •   Le client fait appel à un constructeur de maisons
  •   Le client décide de construire lui-même sa maison
  •   Le client fait uniquement appel à un entreprise générale
  •   Le client décide d’assurer lui-même la gestion de la construction en s’entourant de professionnels

 

1) Le client fait appel à un constructeur de maisons

Dans ce cas, l’objectif est assez clair : vous déléguez la majeure partie du travail au constructeur. C’est une excellente solution, à condition que vous choisissiez un constructeur qui ait une bonne réputation. C’est une solution onéreuse, du fait de la marge du constructeur.

Nos conseils :

  • Même si vous faîtes appel à un constructeur renommé, suivez attentivement le déroulement des opérations. Et ne croyez pas qu’il suffit de faire quelques chèques pour que tout aille comme vous voulez. Faîtes des visites sur le chantier, posez des questions et dites ce que vous en pensez.
  • Faîtes particulièrement attention aux maisons en bois à (très) bas coût, qui sont certes attractives, mais les plans de ces maisons en bois sont souvent inexistants, et aucun calcul de structure n’a été mené.

2) Le client décide de construire lui-même sa maison

C’est un cas assez fréquent, en général pour les personnes du métier ou bien les âmes de bricoleurs. L’avantage avancé est financier. Le risque ici est… l’excès de confiance ! Dans la construction de bâtiments, chacun a son rôle, et cela fonctionne très bien ainsi. Un artisan aura peut-être tout le savoir-faire nécessaire pour construire sa maison, mais il n’est pas géotechnicien, ni ingénieur. Et l’inverse est également vrai : jamais en tant qu’ingénieur, je ne me prétendrai capable de réaliser du béton, ou de poser du carrelage. Je préfèrerais engager un artisan de confiance, qui fera mieux et plus vite, ce qui au final coûtera moins cher.

Si vous décidez de construire votre maison seul, soyez conscient des points suivants :

  • Pendant la construction, si vous avez un problème, cela vous coûtera plus cher de faire appel à un professionnel, qui n’est jamais très partant pour faire du « rafistolage ».
  • Souvent, la durée de chantier s’étale sur plusieurs années pour arriver au bout.
  • L’assurance de votre villa coûtera plus cher
  • En cas de pépin (de désordre structurel, toiture, étanchéité), votre assurance risque de ne pas vous couvrir.
  • Votre maison aura peut-être un peu moins de valeur à la revente (ceci concerne surtout les zones à risque, sismique, tempêtes, etc)

3) Le client fait uniquement appel à un entreprise générale

Pour les mêmes raisons qu’au dessus, cette solution est très rarement la bonne. Une entreprise générale n’a pas les compétences d’un architecte ou d’un ingénieur. Méfiez-vous des personnes qui prétendent savoir tout faire parce qu’ils ont 50 ans de métier…

4) Le client décide d’assurer lui-même la gestion de la construction en s’entourant de professionnels

Cette solution nécessite un engagement fort de la part du client, mais elle peut être très rétributrice. Le client, appelé « Maître d’ouvrage », organise lui-même son projet de construction : achat du terrain, demandes de devis, contrat avec les entreprises… Le client vérifie le bon déroulement du chantier, le respect du budget et des délais.

Pour l’aider et le conseiller, et pour déléguer une partie de ses tâches, il fait appel à plusieurs intervenants, tels qu’ un architecte ou un maître d’oeuvre, un géotechnicien, un BET et un bureau de contrôle, qui l’assistent surles 2 phases du projet : la conception (plans de la maison) et les travaux.

Nos conseils

  • Consultez le PPR. Le plan de prévention des risques vous indiquera très rapidement si votre terrain est à risque ou si tout va bien.
  • Faites appel à un géotechnicien, appelé aussi bureau d’études de sol. Seul lui pourra indiquer les dispostions à prendre en fondations.
  • Faites appel à un bureau de contrôle technique. Au-moins, vous saurez si ce qui se passe sur votre chantier est dans les normes, ou si vous en êtes très loin.
  • Pour contractualiser les entreprises de la phase travaux, écrivez des cahiers des charges ! Sans ces documents (demandez conseil à votre bureau de contrôle), les entrepreneurs sont relativement libres de faire ce qu’ils veulent…à vos dépens.
  • Utilisez la retenue légale de garantie pour vous protéger financièrement des entreprises peu scrupuleuses.
  • Organisez des réunions de chantier régulières. Et prenez les habitudes des pros : Insistez pour que tous les intervenants concernés viennent en réunion (insérez cette obligation dans le cahier des charges), faîtes un ordre du jour et un compte-rendu. Vous pourrez plus facilement évaluer l’avancement, et résoudre les problèmes avant qu’ils ne prennent de l’ampleur. Certains de nos clients ont géré leur chantier dans le calme en suivant nos conseils et…ils étaient des néophytes de la construction.
  • En fin de chantier, effectuez la réception de votre ouvrage, et suivez les conseils de votre contrôleur technique pour émettre des réserves sur les points à refaire.

Conclusion

La réussite de votre projet de construction de maison dépend de vos choix et de votre engagement dans le projet. La solution la moins coûteuse en temps consiste à faire appel à un constructeur, mais elle est plus chère. La solution qui semble la moins chère serait celle de construire soi-même ou avec un unique entrepreneur… mais peut s’avérer chère (Euros et énergie) en cas d’imprévus. Une solutionintermédiaire consiste à gérer soi-même son chantier en faisant appel à des professionnels pour se faire conseiller.

Quelle que soit la solution de votre choix, un bon état d’esprit consiste à s’intéresser au projet, à donner votre avis tout en écoutant les conseils.

Pour avoir plus d’informations sur le bureau de contrôle technique construction, cliquez ici.